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Mohamed Harbi. Historien
« Faire la distinction entre les fours à chaux et les fours crématoires »
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2005

Eminent professeur d'histoire à l'Université Paris VIII, ancien militant dans le mouvement national et membre de l'UGEMA, Mohamed Harbi est également connu pour son impartialité en matière d'écriture de l'histoire. Nombreux sont ses livres qui sont autant de références concernant l'histoire contemporaine de l'Algérie. Nous lui avons posé quelques questions sur les massacres du 8 Mai 1945 et sur le développement de la situation inhérente aux récentes déclarations du président Bouteflika et à la réaction de Paris.
Il y a eu polémique dernièrement entre Alger et Paris à propos de fours à chaux transformés en fours crématoires lors des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Le Quai d'Orsay s'est rebiffé, quoique d'une manière diplomatique. Qu'en pensez-vous ?
Je pense personnellement qu'un historien ne peut pas accepter l'extension du principe d'analogie à toutes les situations. Dans le cas qui a été évoqué par le Président ou ses conseillers, l'assimilation des fours à chaux aux fours crématoires n'est pas évidente, et ce, pour une raison très simple, d'abord dans les fours crématoires, on a fait passer des vivants qui ignoraient qu'on allait les gazer et les tuer. Ici, il s'agit d'un fait précis après les massacres et l'enterrement des personnes dans des charniers, une enquête a été diligentée par les autorités françaises elles-mêmes, autrement dit le gouvernement général, c'est pour échapper à l'enquête et aux résultats de l'enquête que les auteurs des massacres ont fait passer des cadavres, c'est-à-dire des gens déjà morts, dans des fours à chaux.
On parle d'événements de Sétif, mais pas de massacres dans trois villes distinctes, Sétif, Guelma et Kherrata. Pourquoi fait-on cet amalgame ? Enfin, serait-ce dans le but de réduire ces massacres à des événements localisés dans une seule ville et ainsi les minimiser ?
On a tardé à reconnaître la dimension de ce qui s'est passé à Guelma, c'est un peu parce que Sétif, au moment où les événements se sont produits, était vraiment la capitale du nationalisme algérien du fait de la présence de Ferhat Abbas et puis de l'audience que le mouvement politique avec Ferhat Abbas a donnée à ces événements. Mais ce qui s'est passé à Guelma est d'une dimension dramatique. Ce qui est plus grave, ce sont les milices qui ont opéré sous la direction d'une autorité, en l'occurrence le sous-préfet. Ce qui est grave également, c'est que des miliciens avec la gendarmerie et des policiers se sont constitués en tribunaux et ont fait exécuter un certain nombre de gens qui avaient été emprisonnés.
Pourriez-vous nous parler du document de Mahmoud Regui, frère de Mohamed Regui, ce militant nationaliste, marié à une Européenne, qui a été tué le 8 mai 1945 ?
Ce document a un intérêt particulier sur un point : tout ce qui résulte de son enquête, on peut le retrouver dans les archives françaises. Cela veut dire une chose : si les mouvements politiques d'alors, les mouvements nationalistes avaient voulu enquêter, ils auraient pu faire un livre blanc sur cette question. La seconde chose, ce qui est original, c'est qu'on a une monographie de la ville de Guelma et des rapports qu'il y a entre les populations qui la composent, c'est-à-dire une ville qui, à l'époque, faisait 16 000 et quelques habitants et qui avait un peu plus de 4000 habitants européens. Alors là, il y a une étude précise des rapports économiques, des rapports humains, etc. Le manuscrit a été retrouvé dans les archives de l'écrivain et poète Jean Amrouche. La parution de ce livre est pour 2006.


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