Le faible auditoire présent, avant-hier matin, à la salle des conférences « Mustapha Mekki », a pu mesurer toute l'étendue du fossé qui sépare le discours théorique, qui tient compte des textes de loi nouvellement introduits, à celui plus cru des dures réalités vécues par les souscripteurs à la formule dite du logement social participatif (LSP). Ainsi, le projet LSP confié à l'AFCOT - Tiaret a constitué, au-delà du constat amer fait par les citoyens, le nœud gordien de toute la problématique. Une problématique qui a focalisé toutes les attentions et n'a pu, par conséquent, permettre aux organisateurs, dont la DLEP et EVEN'FEX, d'exposer pleinement leur vision qui considère la formule comme intéressante. L'émotion était vive et certains ont fondu en larmes et quitté la salle. « Nous sommes les victimes d'une supercherie et c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités dans cette affaire », dira Hadj Assam. Le DLEP qui dirigeait les débats a répondu que « les agences foncières ne sont pas l'Etat et que l'expérience malheureuse du projet 150 logements est dévolue à l'AFCOT- Tiaret. » Des propos malvenus qui ont grandement déteint sur la rencontre, intéressante pourtant, à écouter intervenir le directeur de la BDL-Tiaret, Larbi Ghouali, qui a dit que sa banque « souscrit totalement à cet ambitieux programme que la wilaya compte lancer durant ce quinquennat, pour peu que les partenaires daignent y souscrire sérieusement. » Un aveu qui n'est pas fait pour déplaire à certains des promoteurs désireux de s'impliquer dans la formule qui a fait ailleurs recette, comme à Sidi Bel Abbès et à Sétif, dira le DLEP. Confusion et défaillance Ce responsable qui défendait vaillamment sa vision a fait état d'une « confusion dans les esprits de certains qui ne distinguent pas entre le LSP et le RHP. » Pour ce qui est des 150 logements LSP, le DLEP dira qu'« il est vrai que, dans cette affaire, l'agence a été défaillante, mais certains des souscripteurs n'ont pas joué le jeu loyalement. » Et de citer des cas de personnes qui ne se sont pas acquittées de leur dû et d'autres qui n'avaient payé qu'une tranche. Au-delà de la polémique, une question s'impose pourtant : pourquoi la formule n'a pas marché à Tiaret ? Sans s'attendre à des réponses, non rapportées d'ailleurs dans le bilan présenté devant l'APW, une simple lecture des chiffres situe les choses. En 2003, sur les 735 unités lancées, seules 205 ont pu connaître un début de réalisation et, en 2004, seulement 381 sur les 730 prévues ont connu le même sort, soit 50% du programme. Un bilan qui n'est pas fait pour rassurer. Sans vouloir remettre en question la sincérité des pouvoirs publics locaux, il y a urgence à remédier à la situation. C'est ce que tenteront de faire les membres de l'exécutif et les élus de l'APW dès maintenant, en marge de la première session ordinaire 2005. Un sujet qui va être discuté dans toutes ses facettes, dira le P/APW qui parle « d'une symbiose à créer à même de valoir des garanties de succès à ce programme habitat dans sa globalité. »