Avec les mutations mondiales, la jeunesse constitue un levier pour le développement de la société. «La jeunesse algérienne a perdu confiance dans les différents gouvernants qui se sont succédé à la tête des institutions étatiques. Pour y remédier une politique rationnelle répondant aux aspirations des jeunes doit être mise en oeuvre», a affirmé, hier, le ministre de la Jeunesse et des Sports au cours d'une conférence de presse à la salle des conférences du quotidien El-Moudjahid en présence du président du Comité olympique, Mustapha Berraf, et de plusieurs personnalités du mouvement sportif national à l'image de Okba Gougam, Sidi Saïd et d'autres. D'emblée, le représentant du gouvernement a tenu à remettre les choses dans leur contexte en déclarant: «Je ne suis pas le ministre du football mais bien celui de la Jeunesse qui compose la grande frange de la société et des Sports toutes disciplines confondues», tout en reconnaissant au sport-roi la part du lion. En outre, le ministre a longuement disserté sur la nouvelle politique sectorielle que compte entreprendre son secteur en matière de sports et de jeunesse. A ce sujet l'élaboration et la réalisation d'une nouvelle stratégie s'articulant sur plusieurs points névralgiques, ont été rendues publiques devant une assistance nombreuse. Abordant en premier lieu le volet jeunesse dont la tranche d'âge (6-29 ans) représente plus de 52 % de la population soit 15.624.000 individus, le ministre a évoqué plusieurs actions prévues par son département visant à rendre confiance à cette jeunesse, en ses capacités ainsi que l'enracinement de l'esprit de tolérance et de paix constituant également les autres objectifs stratégiques de la politique sectorielle. A cet effet plusieurs réalisations sont prévues dans le programme quadriennal que compte son département présenté au gouvernement afin de rendre les maisons de jeunes à leur quintessence. Pour le Pr Benbouzid «la participation des associations de jeunes est plus que nécessaire, ils sont les seuls à décider de leur propre sort». D'ailleurs «il est prévu la création d'un conseil consultatif de jeunes qui n'a rien à voir avec l'ancien Conseil supérieur de la jeunesse qui n'était, en réalité, qu'un ministère-bis», selon les dires de Benbouzid. Le volet information et communication, base de toute réussite, n'a pas été occulté par le représentant du gouvernement qui lui réserve une place privilégiée dans son programme d'action. A ce sujet, 10 millions de centimes sont réservés pour l'Internet et l'Intranet qui relieront les maisons de jeunes au niveau national. Passant au volet sports, le ministre a affirmé que la pratique sportive qui a connu une régression est toujours prise en charge par les pouvoirs publics. Tout en reconnaissant au football l'honneur d'avoir représenté le pays par l'intermédiaire de la fameuse équipe du FLN bien avant la reconnaissance internationale de l'Etat algérien, le ministre s'est dit outré par la régression qu'a connue cette discipline. Une régression entamée depuis la promulgation de la loi libérale de 1989, mais surtout la loi de 1990, où l'Etat s'est désengagé de la gestion des affaires du football «et depuis l'Etat n'a jamais pu mettre en élaboration une véritable politique sportive», a-t-il précisé. «Depuis l'ordonnance de 1995, le discours n'a jamais été en corollaire avec la pratique», a-t-il ajouté. Afin de redorer le blason d'un secteur terni par les mauvais résultats, le ministère prévoit plusieurs mesures entre autres l'autonomie des fédérations, la construction de plusieurs complexes, centres sportifs de proximité, l'élaboration du statut de l'entraîneur, du joueur et de l'arbitre ainsi que des centres de regroupement de l'élite nationale. A ce sujet, la première école de football verra le jour prochainement à El-Harrach alors que le centre de préparation des équipes nationales sera à Sidi Moussa sur une aire de 35 hectares. Par ailleurs la spécialisation des pôles de développement qui tient à coeur le ministre a été abordée lors de cette conférence. C'est ainsi qu'il a réitéré que Chlef sera versé dans l'athlétisme, Alger dans le football, Oran dans la natation en attendant la spécialisation d'autres régions.