Le niveau des deux barrages a été revu à la baisse, a indiqué, hier, le directeur de l'hydraulique lors des travaux de l'APW. Au lieu de 30 millions de mètres cubes, ils ne totalisent finalement que 26,5 millions dont 23 millions à Sidi Yacoub et 3,5 millions à Oued Fodda, sur une capacité globale de 386 millions. Selon le même responsable, cette situation est due au déficit énorme des apports au niveau des bassins versants. Tout en écartant des restrictions sévères en matière d'alimentation en eau potable des populations, il a néanmoins insisté sur une gestion rigoureuse et un civisme accru des citoyens pour lutter contre le gaspillage et répartir équitablement les quantités existantes. Les élus, pour leur part, n'ont pas fait montre d'un intérêt particulier pour les chiffres avancés et d'une réelle prise de conscience de la gravité du problème. Ils ont, manifestement, occulté la sécheresse qui sévit dans la région et axé, curieusement, leurs interventions sur des aspects touchant le volet infrastructurel de l'hydraulique, allant jusqu'à remettre en cause, pour certains, les conclusions des spécialistes dans le domaine. Rappelons que les besoins annuels en eau s'élèvent à 35 millions de m3 pour l'agriculture et 14 millions pour l'approvisionnement des populations, notamment celles de Chlef et de la partie nord de la wilaya. L'agriculture a déjà fait les frais d'un tel désastre puisque l'irrigation à partir des deux ouvrages hydrauliques est toujours bloquée par les services concernés. D'après ces derniers, les 3,5 millions de m3 emmagasinés à Oued Fodda ne couvrent que le volume mort, alors que les 23 millions de Sidi Yacoub sont exclusivement destinés à l'AEP de la région, surtout durant la période de l'été. Les fellahs ne disposant pas de forages sont les plus touchés par la catastrophe qui frappe le secteur, et il y a de fortes chances de voir leurs cultures dépérir à l'approche des grandes chaleurs.