Si la situation de blocage perdure et que le Maroc continue à faire fi des résolutions onusiennes relatives au conflit du Sahara-Occidental, nous serons contraints de reprendre la lutte armée », a déclaré hier l'ambassadeur de la RASD en Algérie, Mohamed Beissat, en déplacement dans la wilaya de Boumerdès pour y installer le comité régional de la commission nationale de solidarité avec le peuple sahraoui. Dénonçant les « velléités expansionnistes » du royaume chérifien, M. Beissat a rappelé les conditions lamentables dans lesquelles sont contraints de vivre les Sahraouis. « Hier (avant-hier, ndlr), une manifestation populaire et pacifique a été brutalement réprimée par la police marocaine à El Ayoun. Aux dernières nouvelles qui nous sont parvenues, l'on déplore un grand nombre de blessés par balles et d'arrestations », a-t-il dit. « Les manifestants se sont élevés contre l'injustice et les dépassements marocains qui s'expriment notamment par les très mauvaises conditions de détention de nos concitoyens dans la prison d'El Khel, à El Ayoun, entre autres », a expliqué l'ambassadeur. M. Beissat a saisi l'occasion pour justifier le « double langage des autorités marocaines qui, d'un côté prétendent s'en tenir aux recommandations de l'ONU, et d'un autre côté anéantissent tout espoir de solution pacifique à la crise. Commentant la décision de Mohamed VI de boycotter le sommet de l'UMA prévu à Tripoli, l'ambassadeur de la RASD dira : « C'est une manière de détourner l'attention de la population marocaine de sa misère quotidienne pour la porter sur « le problème du sahara ». Puisque « les déclarations du président Bouteflika rappellent simplement une position de principe de la République algérienne envers un conflit qui doit être réglé en toute urgence », a-t-il ajouté. L'ambassadeur de la RASD en appelle à la communauté internationale pour soutenir la juste aspiration de son peuple à l'indépendance. « Si d'ici au mois d'octobre, le droit du peuple sahraoui à l'auto-détermination n'est pas respecté, nous reprendrons la lutte armée », a-t-il déclaré avec une note de regret.