Le collectif du quotidien Le Matin a, dans un communiqué rendu public hier, attiré l'attention de l'opinion nationale et des centres de décision sur l'état de santé jugé inquiétant de Mohamed Benchicou, directeur du journal, dont la tension artérielle a baissé à un niveau anormal depuis hier. Selon le collectif, l'évolution préoccupante de l'état de santé de Benchicou a nécessité sa mise sous perfusion sur « la base des révélations faites par les avocats du détenu ». Les nouvelles données depuis jeudi dernier par les avocats de Mohamed Benchicou sont jugées alarmantes par le collectif du journal qui précise que l'état du directeur du Matin s'est subitement dégradé le lendemain de l'ultimatum signifié par l'imprimeur Simpral à son journal. Le Matin considère donc que l'acharnement des pouvoirs publics contre cette publication, les conditions de détention de son directeur et le retard mis dans le procès en appel constituent les facteurs qui ont déclenché la dégradation de l'état de santé du premier responsable du journal. Dans le même communiqué, le collectif souligne que Benchicou avait, depuis son incarcération le 14 juin 2004, gardé un moral d'acier « en dépit de toutes les pressions subies ». La gêne et la douleur qui lui paralysaient le bras droit s'étaient même quelque peu calmées, avouent les rédacteurs du communiqué en relevant toutefois la détérioration de son état de santé depuis la semaine dernière quand le journal a été sommé par l'imprimeur Simpral de payer la somme de 38 millions de dinars dans un délai qui a expiré hier. Beaucoup d'observateurs s'interrogent sur cette coïncidence troublante dans les actions enclenchées à l'encontre du Matin avec une célérité frappante. En un temps record, ne dépassant pas les deux mois, Benchicou est emprisonné, le siège social cédé aux enchères et la Simpral a mis à exécution son ultimatum.