Depuis juin 2003, la Libye s'est attelée à privatiser son secteur public, qui représente environ 75% de son PIB, et se met à l'attraction des investissements directs étrangers (IDE). Ses "succès" diplomatiques depuis que les tensions ayant caractérisé ses relations avec l'Occident se sont estompées, le pays attend désormais son intégration à l'OMC. Une demande d'intégration acceptée suite à la levée du veto américain. La phase des négociations commence avec les pays membres. Ayant tourné le dos à la communauté internationale des années durant, la Libye se rapproche de l'Union européenne (UE) en aspirant à une zone de libre-échange avec ses membres. Pays pétrolier, dont les IDE ne dépassent guère les 700 millions de dollars US, les exportations libyennes sont de l'ordre de 14 900 millions de dollars. En lançant des enchères en direction des compagnies pétrolières internationales pour l'exploration d'une quinzaine de zones, la Libye compte sortir d'une "mise en quarantaine" certaine de la communauté internationale et rattraper le temps perdu. Investissements Les réserves de la Libye en pétrole sont d'environ 36 milliards de barils, selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et de 1 314 milliards de m3 en gaz naturel. En 2003, la production libyenne a augmenté de 7,5%, à 1,42 million de barils par jour. Elle était presque du double en 1970. La Libye réclame aujourd'hui près de 30 milliards d'investissements étrangers, dans le secteur pétrolier, afin d'augmenter sa production de 40% sur cinq ans. Vaste pays de près de un million et demi de km2, la Libye, avec une population de 5,6 millions d'habitants seulement, dont 86% sont urbaines, importe pour 6.466 millions de dollars. Les biens de consommation sont totalement importés, alors que de gros investissements issus de la manne pétrolière ont été engagés dans des secteurs de l'industrie. La dette extérieure du pays était estimée à 4,1974 milliards de dollars en 2003. La levée de l'embargo annoncée en septembre dernier par le Département américain, la Libye peut désormais compter sur son pétrole afin de fructifier des affaires avec les puissances internationales, mais aussi pouvoir récupérer ses avoirs gelés depuis vingt ans dans des banques américaines et estimés à quelque 1,3 milliard de dollars. Des avoirs censés servir d'indemnités aux familles des victimes américaines de l'attentat de 1988, dont l'accord conclu en 2003 prévoit des indemnités de l'ordre de 2,7 milliards de dollars. En renonçant à tous ses programmes d'armes de destruction massive (ADM) fin 2003 par Tripoli, les pétroliers américains se frottent les mains et piaffent d'impatience de mettre la main sur des réserves d'or noir dont la production est appelée à être portée à 3 millions de barils par jour en 2010. L'agriculture, qui constituait jadis le fondement de l'économie libyenne, même si les cultures étaient limitées aux régions côtières, ainsi que l'élevage pour une société de tradition nomade, ont été quelque peu délaissés après la découverte du pétrole en 1958. Une découverte qui a depuis profondément modifié l'économie de la Libye. Les principales productions sont le blé, l'orge, les olives et les dattes. Le secteur de la pêche reste, en revanche, très peu développé. Les principaux partenaires économiques de la Libye sont l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, la France, le Japon et la Grande-Bretagne. Paralysée depuis le début de l'embargo, la compagnie nationale aérienne Libyan Arab Airlines vient de signer des contrats d'acquisition de nouveaux avions, histoire de se refaire une nouvelle jeunesse. Le pays vient de renouer avec la communauté internationale.