La mauvaise conjoncture économique qui sévit ces derniers mois au Maroc alimente de plus en plus les tensions sociales nées de la progression de la pauvreté et du chômage dans ce pays. La mauvaise conjoncture économique qui sévit ces derniers mois au Maroc alimente de plus en plus les tensions sociales nées de la progression de la pauvreté et du chômage dans ce pays. Au premier trimestre 2005, font ressortir les données officielles, récemment rendues publiques par le haut commissaire marocain au plan, le taux de chômage a enregistré une hausse de 0,8 %, touchant particulièrement les secteurs industriel et agricole. Selon le même responsable, cité par l'APS, cette évolution défavorable du marché de travail au Maroc a été induite essentiellement par le recul de l'offre de l'emploi dans le secteur industriel ainsi que par la perte de 95 000 postes de travail dans le secteur du textile. En raison de la crise engendrée par la fin de l'accord multifibres (AMF), le secteur du textile marocain, annonce-t-on, devrait se délester de près de 60 000 postes d'emploi d'ici la fin de l'année en cours. La suppression des quotas d'importation pour le secteur des textiles, depuis le 1er janvier dernier, induit en effet des répercussions désastreuses sur l'industrie marocaine dans son ensemble. Face au déferlement des exportations chinoises et indiennes de textiles, le Maroc, souligne-t-on, risque de perdre 30 à 40% du marché européen, ce qui ne manquera pas de mettre sérieusement en péril les 200 000 emplois qu'assure actuellement le secteur du textile dans ce pays. Parallèlement à la détérioration ainsi observée sur le marché de l'emploi, l'économie marocaine reste également marquée par un recul inquiétant des principaux agrégats économiques, du fait notamment de la hausse des cours pétroliers sur le marché mondial. déficit Ainsi, selon les données de l'Office marocain des changes, répercutées par l'APS, le déficit commercial du Maroc a enregistré une nouvelle hausse à plus de 30 % à fin avril 2005, du fait notamment de la hausse constante de la facture pétrolière à plus de 77,4 % et de la baisse des exportations. La facture pétrolière à fin avril 2005, précise la même source, a grimpé à 6,4 milliards de dirhams, entraînant une hausse des importations de 9,3 % à 55,3 milliards de dirhams, contre 9,1 % à 40,33 milliards de dirhams au premier trimestre 2005. Aussi, estiment certains économistes, au regard de la hausse constante que connaît le déficit commercial, les prévisions de croissance économique ne devraient guère être aussi positives qu'on l'escomptait au départ. La tendance défavorable qu'observent ainsi les principaux agrégats économiques au Maroc fait d'emblée redouter une aggravation de la pauvreté et du chômage. En 2004, convient-il de rappeler, le Maroc avait été classé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au 125e rang mondial, selon l'indice de développement humain. La situation au Maroc, relève le même organisme, s'est ainsi caractérisée par une évolution erratique du niveau de vie et par une pauvreté alarmante, autant dans les grandes villes du pays que dans les zones rurales qui connaissent un taux de chômage inquiétant, couplé au manque d'infrastructures sociales. Au cours de ces dix dernières années, révèle par ailleurs la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, la pauvreté au Maroc a pris des proportions alarmantes, atteignant un taux réel de 20 %, alors que le taux officiel déclaré par les autorités marocaines s'établit à 13,7%.