La ville de Aïn Beïda, appelée aussi la capitale des Haraktas, a été de tout temps considérée comme une cité de savoir et de civilisation. D'aucuns l'appelaient la ville des intellectuels, en raison justement des hommes de lettres qu'elle a vu naître et grandir, à l'instar de Mohamed Laïd Al Khalifa, Rachid Boudjedra, Hafsa Zinaï et d'autres noms encore qu'il serait fastidieux de citer. En peinture, on peut citer Rachid Koreïchi, dont la notoriété a dépassé les frontières pour atteindre l'universalité. Dans le domaine culturel, de nombreux ouléma y ont vu le jour, tels Hadj Belgacem Zinaï, Lakhdar Boukeffa, Saïd Zemmouchi, Benmechri, Khiari... Aujourd'hui, la cité a perdu de son lustre. Ses habitants, les nostalgiques surtout, se contentent de nous rappeler son passé prestigieux, évoquant par-ci les hommes du savoir, par-là ses chouhada : Hihi Mekki, Loucif Mebarka, Saïdi Djemaï, Kanouni, Chikaoui et tant d'autres figures de proue de la révolution armée. Aïn Beïda a été aussi célèbre pour son eau de source. Qui ne se rappelle pas de cette eau claire, limpide et légère qui provenait de Beïda Seghira et qu'on disait incomparable ? Il était une fois... On parle de Aïn Beïda au passé, alors qu'elle a un présent et un futur. Le futur justement consiste en la réhabilitation du centre-ville et la restauration des vieux édifices, telles la salle des fêtes (1904), l'église (1864) et la mairie, lesquelles institutions formeront un complexe culturel qui rayonnera sur toute la ville. Par ailleurs, et pour revenir au colloque sur l'Emir Khaled, un citoyen a suggéré une visite dans la maison où a résidé la famille de ce dernier. Tout comme il a été proposé de faire des recherches sur les raisons qui ont poussé la famille de l'Emir Khaled et son fils El Hachimi à jeter leur dévolu sur la ville de Aïn Beïda, et ce, entre 1922 et 1923. Selon certains Aïn Beïda s'appelait Marcemini du temps des Romains. Une page d'histoire à écrire.