Plus de la moitié des cas admis en urgence au service de réanimation du CHU, sont des femmes en danger suite aux complications de leur grossesse, apprend-on des spécialistes à ce niveau. Ce service qui assure une couverture des pathologies médico-chirurgicales posant le pronostic vital en danger et nécessitant des soins intensifs en réanimation, est pris d'assaut, vue la forte demande reçue et le nombre de lits limité à 12. Il faut dire que, depuis les travaux de réfection établie en 2003, le renforcement de la capacité d'accueil qui était de 6 lits et l'acquisition de nouveaux appareillages, la prise en charge des malades a nettement été améliorée. Les statistiques le démontrent puisque le nombre de malades pris en charge est passé de 251 à 358 pour les deux dernières années. Cependant, le taux de mortalité a enregistré une hausse allant de 12,7% en 2003 à 20% pour l'année dernière. « Les cas souvent reçus arrivent en état très critique et, malgré le déploiement de tous les moyens et les soins nécessaires, on reste dépassés devant certains d'entres eux », explique un spécialiste du service. De ce taux de mortalité, les complications médicales ou chirurgicales liées à la grossesse occupent plus de la moitié. D'autres pathologies lourdes sont aussi présentes, comme les accidents cardio-vasculaires, les intoxications graves, les traumatismes crâniens des suites d'accidents de la voie publique, etc. Le taux d'occupation avoisine les 100% et l'équipe de soins se retrouve souvent obligée d'user de tous les moyens et acrobaties pour pouvoir répondre à toute la demande reçue. « On reçoit des malades de tous les services du CHU extra et intra-muros, mais aussi des différentes wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest », avance le Pr. Chuicha, médecin-chef du service. Cela reste en deçà des moyens mis en œuvre, surtout que, depuis deux ans, « le service ne dispose plus de l'unité de dégagement post-réanimation qui permettait d'accueillir les malades qui n'étaient plus en besoin de grands soins intensifs et donc permettait de libérer des lits pour d'autres urgences », ajoute notre interlocutrice. Signalons que l'hospitalisation peut aller de 3 jours à 4 mois et plus. « Cela reste relatif à la pathologie et aux complications traitées. » Notons que le service dispose de plusieurs unités réparties à travers les services de chirurgies générales et spécialisées de l'hôpital. Il est aussi l'unique à prendre en charge l'hémodialyse aiguë sur place. Cependant, les moyens nécessitent de suivre la demande et la nature des cas reçus.