Après les échanges de déclarations hostiles, les menaces en tous genres, les militants du FLN appartenant aux deux ailes antagonistes, c'est-à-dire les « légalistes » ou ex-pro-Benflis et les redresseurs, sont passés à l'action en se livrant pratiquement bataille aux abords de la mouhafadha où les objets de toute nature (bâtons, armes blanches...) furent utilisés par des militants déchaînés et excités. Aussi, on dénombre un certain nombre de blessés au terme d'un explication entre, cette fois-ci, l'aile des redresseurs et les « légalistes », alors que les redresseurs libres, pourtant des opposants farouches aux deux ailes citées plus haut, n'ont pas assisté à la rencontre, se contentant d'en dénoncer la tenue dans un communiqué. Une situation qui allait compromettre encore une fois la tâche de Mazouzi, émissaire de Belkhadem, et dont la mission consiste à réorganiser le parti au niveau local et à restructurer les kasmas abandonnées à leur triste sort. Une mission très difficile, puisque l'on ne compte plus le nombre de fois où Mazouzi s'est déplacé à Constantine afin de mettre fin à ce litige qui compromet les desseins du conseil national et qui se répercute négativement sur le parti au niveau national. L'objet du conflit reste la désignation, en premier lieu, des anciens dirigeants de la mouhafadha, donc les ex-benflisistes, à la tête de la commission qui aura pour principale tâche la restructuration des kasmas. Une décision qui a provoqué la colère des redresseurs conduits par Mezaouda. La cohue provoquée par une telle décision poussera Mazouzi à revoir sa copie afin de trouver une voie de sortie consensuelle. Après s'être retirés pendant un bon moment, Mazouzi, accompagné par les leaders des deux ailes, Bouhouche et Mezaouda, proposeront à leurs militants une idée qui n'a pas été du goût de l'aile menée par Bouhouche. Devant cette situation de blocage, une commission sera reconstituée et « imposée » avec toutefois un rapport de forces en faveur des ex-pro-Benflis. Cette commission - qui aura tant tardé à voir le jour, si toutefois elle résistera longtemps aux hostilités des uns et des autres - a pour tâche l'organisation d'assemblées générales électives au niveau des kasmas avant le 15 juillet prochain.