Face à l'intransigeance du gouvernement, les étudiants de l'université islamique Emir Abdelkader font preuve de résistance et persistent dans leur rejet de la suppression de leur filière. La grève du cartable entamée depuis un mois exactement est poussée depuis samedi dernier pour devenir une grève de la faim. Cela au moment où l'administration affichait, dimanche après-midi, les résultats des examens (qui n'ont pas eu lieu bien entendu en l'absence des étudiants) et qui renvoient 99% de l'effectif, soit quelque 2700 étudiants, aux examens de synthèse prévus à partir d'aujourd'hui. Cette nouvelle conjuguée aux déclarations récentes de M. Ouyahia, qui a dit que son équipe ne fera pas marche arrière, n'est pas passée sans faire monter la tension au sein du campus. Les grévistes ont appelé d'ailleurs à une assemblée générale prévue pour aujourd'hui qui devra étudier deux points, à savoir l'annulation d'abord de la décision du ministère de l'Education nationale et ensuite exiger la démission du recteur de l'université, M. Boukhelkhal, et son staff, dans la ligne de mire car ce dernier agit de manière à défendre son établissement en application de la loi, tient-il à préciser. Le bras de fer a commencé suite à la plainte déposée par le rectorat contre les responsables des organisations estudiantines qui se sont liguées pour conduire la contestation. Le recteur, qui appelle les étudiants à la sagesse et les invite à prendre part aux examens de la dernière chance, pense que ces organisations, à savoir l'UNEA, l'UGEL, la LNEA et le Comité pour la défense de la charia, outrepassent leurs droits syndicaux et manipulent les étudiants puisque les meneurs ne dépassent pas le nombre de 150 éléments, selon lui. De leur côté, les organisateurs de la protesta se sont plaints des pratiques du recteur et à plusieurs reprises auprès de la tutelle tout en chargeant leurs chapelles politiques, le FLN et le MSP surtout, de défendre leur cause, ce qui a donné la levée de boucliers qui a caractérisé la scène politique les semaines passées, notamment au sein de la coalition présidentielle. Dans les couloirs du campus, l'été s'installe malgré tout et la détermination semble s'essouffler sous les coups de boutoir de la réforme. Les grévistes ne font même pas acte de présence pour la majorité, et le discours est réduit désespérément à ses arguments idéologiques et sonne les notes d'une cause perdue.