La délégation de l'UGEL déplacée depuis Alger en quête du pardon pour les éléments sanctionnés qui ont animé la grève de l'université des sciences islamiques de Constantine est rentrée bredouille après avoir reçu une fin de non-recevoir de la part du recteur. Sur les huit étudiants exclus pour atteinte à l'ordre au sein du campus, seulement cinq ont été réintégrés avec un blâme sur décision du conseil de discipline, alors que les trois autres ont été renvoyés définitivement de l'université. L'intransigeance de l'administration de l'université Emir Abdelkader remplace ainsi la politique souple et la « rahma » qui a primé jusque-là face à la grève qui dure depuis le 15 mai et la position parfois violente des organisations estudiantines insurgées contre la suppression de l'enseignement de la charia au palier secondaire. On croyait les choses rentrées dans l'ordre suite à la décision collégiale prise par l'UGEL, l'UNEA et la LNEA pour reprendre les cours en début de l'année, mais la condition posée pour la levée des sanctions contre « les irréductibles » n'est pas passée comme une lettre à la poste face à un conseil de discipline qui refuse d'effacer toute l'ardoise. Le recteur, Abdallah Boukhalkhal, justifie cette décision contre ces trois éléments, dont l'un n'est que le premier responsable local de l'UGEL, en les qualifiant d'« extrémistes récidivistes qui ont raté leurs études et qui tenaient en otage toute la communauté des étudiants ». L'administration relève aussi la pratique de la violence physique et verbale et les actes de vandalisme commis par des grévistes contre les biens de l'université. En l'absence de compromis, les meneurs ont reconduit la grève, repoussant ainsi la date de la rentrée et tournant le dos à tous les appels à la sagesse fait par le rectorat. Hier encore, le statu quo était de rigueur ou presque. Quelque 500 étudiants, en majorité des salafistes, se sont présentés, en effet, pour passer les examens. Ce groupe s'est détaché la semaine passée du mouvement qui compte 2700 étudiants, provoquant de violents heurts devant les portes des amphis et nécessitant l'intervention des forces de l'ordre. En tous les cas, les résultats seront connus mercredi et pour ceux qui ont raté encore une fois leurs examens il ne reste que les synthèses comme dernière chance avant d'être recalés. La nouvelle saison ne débutera qu'après l'aïd avec un mois et demi de retard. Le conseil pédagogique est penché en ce moment sur l'élaboration d'un programme spécial pour rattraper le retard avec possibilité de suppression des vacances d'hiver.