En grève depuis presque un mois en signe de protestation contre la décision prise par le ministère de l'Education, relative à la suppression de la «chariaâ» du cycle secondaire, les étudiants de l'université islamique Emir Abdelkader de Constantine, ont été tous ajournés. La décision a été prise par la direction de l'université, dimanche, après la réunion de délibération qui a rassemblé les responsables. C'est un coup dur qualifié «d'abusif» par les concernés lequel n'a fait que compliquer davantage la situation. En effet, ne semblant guère alanguis, les 2800 étudiants ayant refusé de passer les examens de la deuxième série, ont décidé, en réponse à l'initiative entreprise par la direction, d'entamer une grève de la faim à compter d'aujourd'hui. Ainsi, contre vents et marées, les islamistes sont «préparés» à agir à l'unanimité dans leur mouvement, jusqu'au pourrissement de la situation au détriment même de leur avenir, déjà fragilisé. La tension qui était à son comble hier, a conduit les grévistes à organiser une assemblée qui a regroupé les organisations estudiantines, d'où ressort la promesse d'aller au bout de leurs revendications sans conditions. Les enseignants favorables au mouvement de protestation, ayant refusé d'assister à la réunion de délibération, seront à leur tour, croit-on savoir, sévèrement sanctionnés. Cette information réfutée par la direction a été, cependant, formellement confirmée par le Cnes. Ce dernier confie que sept enseignants sont concernés par cette décision, ajoutant que la direction devra répondre des notes éliminatoires établies sur les relevés des étudiants. Ces derniers, a-t-on également appris hier, qui avaient refusés et éludé même toutes les négociations et les propositions des représentants du ministère de l'Education qui ont abouti à des conclusions négatives, comme un coup d'épée dans l'eau, vont se réunir avec les enseignants et les employés de l'université islamique pour prendre une décision commune. Cette réunion se tiendra aujourd'hui même, coïncidant ainsi avec le déclenchement de la grève de la faim des 2800 étudiants. Cela étant, le mouvement de protestation des étudiants de la chariaâ est soutenu par l'un des partis de l'alliance présidentielle, à savoir le MSP.