« Les négociations entre l'Algérie et l'Organisation mondiale du commerce ont entamé la seconde phase, celle de la rédaction du rapport final d'adhésion », a révélé Missoum Bouras, un des négociateurs algériens ayant participé aux différents pourparlers. « Cette étape sera suivie par l'élaboration de toute une batterie de dispositions législatives d'accompagnement », ajoutera-t-il, lors d'une journée d'étude organisée, jeudi, à l'université d'Oran. Se préparer à la mondialisation, c'est « déterminer les choix stratégiques ou encore le type d'organisation économique et financière afin de profiter de l'ouverture aux flux des affaires de ces dernières années. » Voilà qui a motivé le Forum algérien pour la citoyenneté et la modernité à organiser cette rencontre qui s'est fixé pour objectif de décortiquer les diverses entraves qui bloquent le processus d'adhésion. « Le pays fait face à des problèmes de déréglementation et du développement du marché en général, surtout du marché financier. Ce qui appelle à l'élaboration de choix stratégiques. Certains pays les élaborent avec une souveraineté relative à partir d'un débat politique et social d'un consensus ; d'autres les subissent » a incité le panel d'experts présent à cette rencontre à débattre pour trouver les meilleurs moyens de faire face à la mondialisation. Avec l'adoption de la nouvelle loi sur les hydrocarbures et le projet d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, les partenaires de l'Algérie ont bien compris les atouts de notre pays. Au premier rang desquels une croissance annuelle de 6,8% (du jamais vu en 15 ans), une aisance financière inédite pour cause de flambée des prix du pétrole et un tableau de bord macro-économique qui n'a jamais été aussi reluisant. Pour un expert et pour bien d'autres qui sont intervenus durant ce débat, « l'Algérie a le vent en poupe : les ventes progressent de plus de 10% par an depuis deux ans. Peu de pays au monde peuvent afficher de telles perspectives. De tels chiffres font de notre pays un marché-clef pour l'Europe. » Même son de cloche chez un autre intervenant : « Le pays se libéralise à très grande vitesse, ces dernières années. La bureaucratie s'est énormément rétrécie. Le droit des affaires a connu une réelle évolution au cours des 15 dernières années avec la refonte du code des impôts en 1993, la réforme du registre du commerce en 1990, les modifications successives du code du commerce, la libéralisation du commerce extérieur, l'encouragement des investissements étrangers, la signature et la ratification de nombreuses conventions fiscales, de sécurité sociale et de protection des investissements. » Mais tout n'est pas simple pour autant. Les banques algériennes marchent sur des œufs. Une manière de décrire un système archaïque hérité de 20 ans de socialisme. En supprimant dans une première étape, d'ici une dizaine d'années, les barrières aux échanges commerciaux et financiers, beaucoup de données vont changer. Il faut s'y préparer car les importations de biens et de services ne supporteront plus la mise en œuvre de procédures lourdes et l'obtention d'accords préalables de la Banque centrale. Les transferts de marchandises à travers les frontières ne seront plus encadrés par des tarifs douaniers.