Exigence n Si l'Algérie veut vraiment adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il faut qu'elle développe une vision politique globale de tout son système économique national. C'est le constat fait hier par des économistes lors d'une conférence-débat sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Pour Farid Benyahia, consultant au programme des Nations Unis de développement (PNUD), il est primordial de relever le défi au sens de «réhabiliter le produit économique afin d'arriver à exporter jusqu'à 20 % de notre production nationale». L'intervenant a en outre estimé qu'«il faut des hommes pour casser les pressions internationales», déplorant que «L'Algérie soit gérée au jour le jour». «C'est la non gouvernance», a-t-il clamé. «Dans le commerce international il n'y a pas de place pour les faibles», rappelle-t-il, précisant que l'Algérie a des moyens et des compétences pour aller vers une économie performante. Cela représente sans doute le seul atout pour éliminer les barrières techniques et politiques d'adhésion mais aussi pour permettre aux négociateurs algériens de rentrer dans les pourparlers en position de force». Pour cet expert, «Si l'Algérie développe certains secteurs stratégiques comme l'agriculture, la PME /PMI, le tourisme et les services au bout de 10 ans, elle pourra inéluctablement devenir une puissance économique régionale et sera membres de la GAT». Selon lui, l'un des facteurs qui bloquent le processus d'adhésion de l'Algérie, entamé en 1987, est la fuite des compétences. «L'Algérie accuse des pertes de 100 milliards de dollars», a-t-il regretté. «Bien entendu, il existe d'autres contraintes, dit-il, tels que les problèmes du foncier et agricole industriel. S'agissant du tissu industriel, il citera comme exemple le fait que 381 entreprises seulement sont viables, tandis que 409 sont en difficulté, soit 45 % du total des entreprises. Parmi d'autres faiblesses, il invoque le problème du système bancaire. Selon des experts algériens, «l'Algérie est classée 17e par rapport aux pays africains dans ce domaine, et cela malgré les réformes engagées, ce qui reste insuffisant». La longue marche de l'Algérie pour son adhésion à l'OMC a révélé d'autres éléments bloquants, comme le marché informel et la priorité intellectuelle. Sur ce point, cet expert a estimé qu'il faut qu'il y ait «un environnement de liberté économique pour pouvoir s'imposer aux différentes multinationales». Ainsi, «3 milliards de dollars pour l'importation de véhicules de l'étranger permettront à notre pays de construire une dizaine d'unités de production ou de montage de véhicules ici, en Algérie», regrette t-il.