Barika serait devenue le foyer pathologique national de l'hépatite virale, suivie de Khenchela, Batna et Alger, selon le président de l'association nationale des maladies virales, M. Boualeg. Au cours d'une journée d'étude regroupant plus de 300 participants à laquelle étaient invités les professeurs Nabil Debzi (l'hôpital Mustapha Bacha) et Berkane (Baïnem, Alger), on aura appris que le nombre de personnes atteintes de cette affection serait de 320 000 pour l'hépatite C et de 640 000 pour l'hépatite B. « Ces estimations sont basées sur les statistiques du recensement de la population », susurre-t-on dans les milieux concernés. M. Boualeg fera savoir à l'assistance que son association aurait sollicité du ministère de la Santé une prise en charge pour l'établissement de statistiques fiables. Pour Barika, deuxième ville de la wilaya (plus de 100 000 habitants), l'on dénombre plus de 1500 cas d'hépatite C plus redoutable que la B et qui évolue, en l'absence de détection précoce, vers la cirrhose du foie puis vers le cancer. Par ailleurs, ni le CHU de Batna ni le secteur sanitaire ne disposent du service spécialisé et les cas suspects sont orientés vers Alger pour des RDV éloignés d'autant que même le CHU Mustapha n'effectuerait pas les analyses, faisant recours aux hôpitaux français. A cela s'ajoute la sempiternelle problématique d'indisponibilité des médicaments. « A Alger, 56 % des malades internés sont de Barika », affirme-t-on. Cette infection touche, selon les intervenants, les couches sociales déshéritées, et la contagion se fait par la voie sanguine surtout. L'on déplore l'insuffisance d'hygiène dans les hôpitaux, les cliniques privées et les cabinets dentaires, notamment dans la stérilisation des instruments. Moins médiatisée que les MTH, sujet d'actualité estivale, l'hépatite C s'installe inexorablement dans la région dans l'indifférence générale. Le directeur de la santé de la wilaya de Batna aurait arrêté un programme pour mener en première phase une politique de prévention par le contrôle répressif des structures sanitaires parallèlement à la mise en place d'une cellule de suivi de la maladie.