Le doute s'installe insidieusement chez les travailleurs de la Société nationale du tabac et allumettes (SNTA) à la suite des déclarations faites récemment par le responsable du directoire, Ahmed Major. L'inquiétude est d'autant plus justifiée que l'on parle de la fermeture de certaines unités de l'entreprise. Une décision qui, si elle venait à être appliquée, signifierait tout simplement une compression massive. La réponse du syndicat d'entreprise, contenue dans la déclaration du 6 juin dernier, est tombée rapidement d'ailleurs pour avertir contre toute tentation de bradage de la SNTA au détriment des travailleurs. La réaction syndicale se réfère aux propos tenus par le président du directoire lors d'une réunion précédente et « ses menaces multiformes et persistantes de procéder à la fermeture pure et simple d'unités de production et la mise au chômage des collectifs de travailleurs ». Le partenaire social ignore les détails de cette mesure d'autant que les menaces ne précisent pas les unités concernées parmi les 18 que compte la société. Il redoute, cependant, une machination sournoise qui viserait d'abord à sonder les effectifs et ensuite à préparer les conditions pour le démantèlement de la SNTA à l'instar d'autres entreprises nationales qui ont subi les aléas du passage à l'économie libérale. L'enjeu que recèle cet outil industriel est bien alléchant et justifie toute démarche visant son passif, ses actifs et la mainmise sur ses parts de marché. Le secrétaire général du syndicat, S. Zaouche, ne s'explique pas d'ailleurs le recul des résultats de l'entreprise alors que la SNTA domine encore le marché du tabac encore moins la réticence des dirigeants à engager les révisions stratégiques pour se mettre au diapason du marché dans sa nouvelle reconfiguration. C'est pourquoi, il est « convaincu que l'entreprise a tous les moyens requis pour préserver l'activité de production et l'emploi et assurer même leur développement ». La solution se situe de ce côté-là selon le syndicat qui refuse toute mesure de fermeture et refuse aussi que le collectif des travailleurs « soit pris en otage et victime d'une démarche incohérente dans la gestion des affaires de l'entreprise ».