Décidément, rien ne va plus à la Société nationale des tabacs et allumettes. La fermeture de l'unité allumettes de Aïssa El Bey a fait sortir le syndicat des travailleurs de ses gonds en procédant à un regroupement au niveau de la direction générale de l'entreprise avant-hier. Dans un communiqué du syndicat de l'entreprise parvenu à notre rédaction, il est clairement signifié l'absence d'une stratégie de développement de la société à même de la hisser au rang d'une grande entreprise. Bien au contraire, notent les rédacteurs de la déclaration, « une stratégie de l'affaiblissement de l'entreprise » a été engagée, ce qui a induit « des pertes de parts de marché considérables dans tous les secteurs d'activité (allumettes, prises à mâcher et cigarettes), traduisant la fermeture de l'unité allumettes Aïssa El Bey ». Le syndicat a, en outre, mis l'accent sur l'absence d'un dialogue constructif à même de prendre en charge les préoccupations des travailleurs et s'indigne des « harcèlements et des dépassements exercés à l'encontre des élus, moyens utilisés pour contourner les vrais débats sur le devenir de l'entreprise », selon le syndicat. A la politique de laisser-aller de la direction de l'entreprise, selon les termes de la déclaration du syndicat, les représentants des travailleurs dénoncent la « non-délibération de l'ITRE ; le refus du directoire à mettre en application la prime de rendement matière ; la persévérance du directoire dans la transgression de la loi relative à l'immunité des élus ; ainsi que l'interprétation unilatérale et erronée, sujet d'accord collectif du 8 mars 2004 ». Jugeant la fermeture des unités d'« inacceptable » dans une situation financière de l'entreprise qu'ils jugent à même de préserver et de développer de nouveaux postes d'emploi, les syndicalistes adoptent le principe de recourir à la grève et mandate le conseil syndical à déposer le préavis.