Les soirées musicales s'enchaînent à Constantine et tiennent la barre haute, loin des médiocrités vulgaires qui occupaient le vide. Après les étoiles du Dimajazz et les invités illustres du CCF qui ont défilé récemment, voilà que le théâtre ouvre ses portes à la musique classique et invite à son tour l'orchestre symphonique national, avec à sa tête le maestro italien Lionello Cammorota. Le concert qui se tiendra le 22 juin aura au menu, excusez du peu, Beethoven, Bizet, Mozart et Donizetti. L'orchestre symphonique national, créé en 1992 à l'initiative du ministère de la Culture, se produira avec ses 50 musiciens formés dans de grandes écoles algériennes et étrangères. A la recherche d'un public plus large, l'OSN, conduit par son directeur Abdelkader Bouazzara, a entrepris en 2004 des tournées à travers le pays et poursuit sa quête musicale durant ce premier semestre 2005 en jouant dans de nombreuses villes de l'Est. Dans le cadre des échanges, l'OSN travaille en collaboration avec des musiciens italiens du prestigieux conservatoire Santa Cecilia de Rome, dirigé par le maestro Lionello Cammorato. Ce dernier, rencontré lors du troisième Festival culturel européen en Algérie, brille partout dans le monde grâce à son succès dédié aux auteurs italiens du XXe siècle. L'initiative du théâtre de Constantine est à mesurer à la lumière des difficultés qui pèsent sur l'institution abandonnée totalement par la tutelle. Le moindre effort devient une croix à porter au moment où les choses commencent à bouger ailleurs, mais la direction semble refuser cet état de fait et prend des risques pour ne pas sombrer dans le ridicule de l'absence de programmation. La nature a horreur du vide, dit-on, et c'est tant mieux si le bon goût s'adapte de plus en plus et passe à l'offensive sur le Rocher.