Un accord sur un plan sous-régional pour la préparation de la lutte contre la pollution marine accidentelle dans la zone du sud-ouest de la Méditerranée a été signé, hier à Alger, entre l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Cet accord, en attendant d'être ratifié entre les trois gouvernements, a pour objectif l'instauration, à travers un plan d'urgence commun, des mécanismes de coopération et d'assistance mutuelle en matière de prévention et de lutte contre les déversements massifs d'hydrocarbures qui pourraient affecter des zones situées dans les eaux territoriales des trois pays ou sur les littoraux. Préparé par le Centre régional méditerranéen d'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle (Rempec), cet accord, pour lequel l'Algérie a été désignée dépositaire, a été signé, du côté algérien, par le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, le ministre de l'Environnement et du Développement durable de la Tunisie, Nadhir Hamada, et l'ambassadeur du Maroc à Alger, Mohammed Saïd Benryane. La signature de cet accord sera suivie immédiatement, a souligné Chérif Rahmani, d'une réunion des autorités opérationnelles des trois pays afin de convenir des procédures et modalités pratiques pour la mise en œuvre du plan en cas de marée noire. Les signataires dudit accord devraient également adopter un programme d'activité durant l'année 2005-2006. En tout état de cause, un tel plan s'impose aux pays riverains lorsqu'on sait que la Méditerranée est d'autant plus exposée à un risque permanent de pollution accidentelle. Cela vu la densité du trafic maritime qui est très élevée. « Environ 30% du volume commercial maritime international transitent par la Méditerranée. Près de 400 millions de tonnes d'hydrocarbures longent les côtes de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc et plus de 50 millions de tonnes de pétrole et produits pétroliers sont exportés annuellement à partir des ports algériens et tunisiens », selon Chérif Rahmani. C'est dire que le risque est grand aux importantes zones environnementales du bassin méditerranéen qui, comme on le sait, ont une valeur écologique et socioéconomique avérée. « Ces zones, en raison de leur nature géomorphologique fragile, sont extrêmement sensibles aux pollutions marines des hydrocarbures », selon Chérif Rahmani. Intervenant à l'occasion, Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable de la Tunisie, a estimé que ce plan renforcerait un partenariat entre Maghrébins. Nadhir Hamada voit, en outre, la nécessité de réfléchir sur une taxe pour le transit du brut en Méditerranée. Une taxe, selon lui, qui pourrait générer des ressources à réutiliser pour endiguer la pollution marine. Une proposition que partage, pour sa part, Chérif Rahmani.