La durée du contrat dont le coût est estimé à 116.000 euros est de six mois. «La protection de l'environnement et du patrimoine marin relève d'une responsabilité partagée par tous les acteurs institutionnels de chaque pays, organisations internationales et compagnies pétrolières.» C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, lors de la signature d'un contrat d'études entre Sonatrach et la société britannique the Oil Spill Training (OST) pour la création d'une société de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures. La durée du contrat dont le coût est estimé à 116.000 euros est de six mois. Cette société aura à prendre en charge les problèmes de pollution marine aussi bien des pays africains situés sur la rive sud de la Méditerranée que ceux des pays de l'Afrique de la côte ouest. Dotée de dispositifs institutionnels, réglementaires, juridiques et matériels, elle est chargée d'élaborer un plan de lutte contre les déversements accidentels de pétrole, et de réunir les moyens d'intervention adéquats en cas de risque majeur. Les pays partenaires auront la possibilité, grâce à l'entreprise en question, de placer un réseau d'alerte qui permettra de surveiller et d'intervenir, notamment au niveau de la Méditerranée par laquelle transitent 30% des bateaux dans le monde et 28% des pétroliers. Le ministre n'hésitera pas de rappeler les scénarios des accidents des pétroliers les plus importants dans le monde comme celui d'Erika et celui du Prestige qui a généré plus de 78.000 tonnes de résidus pétroliers. Pour rappel, la création d'une multinationale pour la lutte contre la pollution marine dans les pays de la rive sud de la Méditerranée et de l'Afrique de l'Ouest, a été proposée par le président de la République lors de la tenue du 2e Congrès africain du pétrole et exposition, en février dernier. «La lutte contre les risques majeurs de pollution marine par les hydrocarbures constitue une préoccupation légitime de la communauté internationale», avait-il indiqué. Un comité technique chargé de la réalisation des études nécessaires à la création de cette société a été installé officiellement, le même mois. Ce comité est composé de représentants de 15 compagnies pétrolières internationales qui ont adhéré à ce projet, dont Sonatrach, Total, Eni, Repsol, Statoil et Petronas, a précisé M.Khelil. Notons également qu'au mois de janvier dernier, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ont signé un accord sur la préparation à la lutte contre la pollution marine accidentelle dans la zone du sud-ouest de la Méditerranée. Cet accord a pour objectif l'instauration, à travers un plan d'urgence commun, de mécanismes de coopération et d'assistance mutuelle en matière de prévention et de la lutte contre les déversements massifs d'hydrocarbures qui pourraient affecter des zones situées dans les eaux territoriales des trois pays ou sur le littoral. C'est un véritable plan régional qui vise à protéger ces zones. Il faut savoir que la densité du trafic maritime en Méditerranée est très élevée. Un volume important de marchandises, environ 30% du volume commercial maritime international, transite par la Méditerranée. Un quart du trafic maritime mondial d'hydrocarbures (soit près de 400 millions de tonnes) longe les côtes de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc. En outre, plus de 50 millions de tonnes de pétrole et produits pétroliers sont exportés annuellement à partir des ports algériens et tunisiens.