Les responsables du Conseil des lycées d'Alger (CLA) sont convaincus que l'Office national des examens et concours (ONEC) a exclu d'« une manière volontaire » des enseignants de la correction du bac. Le CLA qualifie la déclaration de l'ONEC par rapport à cette question de méprisante et insultante à l'égard des enseignants. Les responsables de l'ONEC ont affirmé que « les enseignants affectés à la correction du bac sont triés sur le volet et ne comptent certainement pas parmi eux « “des perturbateurs” dont le comportement irait à l'encontre de la mission d'enseigner ». Ces propos dévoilent, de l'avis du représentant du CLA, que « le fichage des enseignants » a eu une influence dans le tri pour la correction et la surveillance du bac, particulièrement dans l'élimination des enseignants pour leur participation aux grèves ou à leur rôle d'animateurs dans les collectifs des lycées. Les responsables du CLA considèrent qu'une telle exclusive suffit, à elle seule, à vicier les garanties d'impartialité dans le choix des correcteurs et vide de son sérieux l'argumentaire sur les contraintes du surplus des enseignants correcteurs. « Face à cet état de fait, nous avons jugé inutile de nous engager dans de grandes démonstrations rhétoriques avec des responsables qui légitiment publiquement des pratiques discriminatoires et, quand l'affaire fait scandale, ils s'adressent à l'opinion publique pour jeter la suspicion sur les enseignants victimes d'une opération « “listes noires” », a souligné le responsable du CLA, qui ne mâche pas ses mots en déclarant que cette pratique relève d'une opération de police où l'administration a usé et abusé de son pouvoir au mépris de la transparence et de l'équité. Selon le CLA, ceux qui dénoncent la manipulation et l'absence d'éthique « des enseignants perturbateurs » sont silencieux sur leur déclassement social brutal et la dégradation de leur existence. « Le principe de liberté syndicale, de conscience, d'opinion exclut la possibilité pour l'autorité administrative de fonder le tri des enseignants pour la correction et la surveillance sur des raisons d'appartenance syndicale ou de participation à une grève », a affirmé le responsable du CLA, qui considère que l'exclusion des grévistes de la correction est imputable à l'administration et non aux enseignants qui ont été convoqués, quelle que soit leur qualification. « Ce que le CLA dénonce, c'est cette discrimination faite entre les enseignants visant à pénaliser les grévistes, les contraindre à la soumission et à l'acceptation de la sujétion. Si ces procédés ont été déjoués jusque-là, c'est grâce à notre action revendicative et à la défense de notre métier », a expliqué le premier responsable du CLA.