Le jean, qui est un pantalon né de la toile de Nîmes, porté par les pionniers, les chercheurs d'or et les cow-boys de l'Ouest et du Sud-Américain, désignait à l'origine le pantalon taillé dans une épaisse toile de coton des marins de Gênes. Aujourd'hui, les nouvelles coupes ont contribué au rebond du marché. Depuis sa création, il y a 150 ans, le jean a collé à toutes les époques et à toutes les tribus. Symbole au départ du vêtement de travail, des mineurs aux chercheurs d'or américains, des cow-boys et paysans, le jean s'est offert au tournant du XXIe siècle une nouvelle jeunesse sur les podiums de mode, devenant ce qu'il n'avait jamais été auparavant, un produit de luxe. La créativité des marques autour des coupes se poursuit (plus de liberté de mouvement, des coupes plus féminines pour s'adapter à la morphologie des femmes qui réclament, désormais, du denim dans la totalité de leur garde-robe) pour multiplier les formes proposées (pattes d'eph, bas trompette, braguette zippée ou boutons...). Le jean devient ergonomique avec des coutures qui suivent les mouvements du corps, les articulations préformées, les plis d'aisance, l'emploi de denim strech... Pour les puristes, les marques proposent des lignes inédites qui font référence à leur histoire. Les best-sellers portent encore, cette saison, sur les délavages qui font naturel et donnent l'impression que le vêtement est usé tellement on l'a porté. Les bonnes performances du jean sont aussi imputables à l'utilisation du denim dans tous les secteurs de la mode : en couture, dans le prêt-à-porter, le sportswear, la lingerie... On a l'impression de voir du jean partout. Le stretch reste une valeur sûre et pour la femme, il figure dans près de 80% des modèles vendus. Et si le jean continue sa progression, c'est tout simplement que le consommateur veut avoir plusieurs jeans, qui répondent à plusieurs looks. Tel une seconde peau, le jean raconte, à travers ses cicatrices ou ses rides, l'histoire de chacun. Porter un jean est très tendance et tous les créateurs y apportent leur griffe. Aujourd'hui, les grands couturiers et les marques de luxe créent leur propre ligne jeans pour répondre à cet engouement. « La meilleure façon de renouveler l'envie de porter du jean, c'est de le rendre désirable. Il fallait le pousser vers une sphère qu'il ne connaissait pas, jouer le décalage maximum. C'est là que va être le facteur déclenchant pour que la clientèle achète du jean. C'est presque un tour de passe-passe », explique un connaisseur en la matière. A l'origine, le jean était de couleur indigo. Les fils de chaîne du denim sont teints en bleu indigo. C'est pourquoi, de nombreux lavages sont nécessaires pour qu'un denim devienne délavé. Cette teinture bleue est obtenue, à l'origine, à partir des feuilles de l'indigotier, mais il faut attendre le XIXe siècle pour que les Allemands réussirent à synthétiser chimiquement cette couleur. Le jean est une saga. Il a été exploité par tous les mouvements sociaux. Support de toutes les fantaisies, il est considéré comme unisexe et intergénérationnel.