Comme un grand nombre de vêtements, le nom du pantalon, serwal, nous vient d?Orient. Il est emprunté au persan chirwal et désigne un habit mixte, une culotte longue, qui descend jusqu'aux chevilles et, dans le cas des pantalons courts, au moins jusqu'aux genoux. Dans son ouvrage Topographia de Argel, (Topographie d'Alger), Diego de Haedo, écrit : «Quand les femmes sortent, elles portent toutes des pantalons de lin, rendus très blancs au moyen du savon, qui leur viennent jusqu'à la cheville du pied.» Le texte espagnol dit : «saraguelles de lienco» ou saraguellos est la forme hispanisée de sarwal. Le même Diego de Haedo, écrit, à propos des hommes d'Alger : «Quelques-uns ont des chemises et des caleçons, la plupart n?en ont point, et surtout en été, la chaleur du climat exempte de cette dépense. Les marabouts de la campagne, qui sont leurs docteurs de la loi, ont toujours des chemises et caleçons par bienséance, les hommes portent aussi des pantalons (saraguellos) de toile.» Le même habit, d'après les témoignages d'autres auteurs européens, était en usage au Maroc, en Tunisie et en Libye. On le retrouve aussi en Egypte. Parmi les pantalons traditionnels, les femmes d'Alger ont conservé le pantalon dit mechluq ou mechruq (sans doute d'un verbe signifiant «déchiré, fendu»), qui est fait d'une pièce, fendu de chaque côté des jambes. C'est un pantalon de toile que les femmes d?un certain âge continuent à porter. Ce serwal se retrouve aussi dans les costumes de cérémonie, mais il est alors en velours ou en soie avec des broderies, le plus souvent en fils dorés ou argentés.