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L'échec d'un déplacement « organisé »
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2005

Le déplacement des milliers de Sétifiens a failli tourner à l'émeute. Les 293 bus promis aux jeunes se sont, dans une large part, inscrits aux abonnés absents.
L'inexplicable défection d'une bonne partie de la « flotte », pourtant réquisitionnée, a accentué la colère des jeunes qui se sont présentés aux différents points de regroupement avant 5h, moment de départ du cortège retardé par ce forfait qui a mis dans la gêne les directeurs du transport et de la jeunesse et des sports ayant tenté, tant bien que mal, à atténuer la nervosité de la foule. La placette de la maison de la culture, à cent mètres du siège de la wilaya, était à l'aurore bondée de monde. Faute d'arguments, les deux commis de l'Etat quittent en douceur l'espace précité. La ferveur des jeunes, qui ont répondu présent à l'invitation, s'estompe au fil du temps, laissant la place à une colère noire. Un échange de mots entre un groupe et un directeur d'une maison de jeunes met le feu aux poudres. Le cadre, malmené, a failli être lynché par des « invités » désabusés par ce mauvais gag. Le désir de marcher vers le siège de la wilaya est vite capoté par une subtile diplomatie des agents du service de l'ordre qui ont réussi à calmer des esprits surchauffés par l'attente et les engagements non tenus. « On comprend maintenant pourquoi les gens de la banlieue barrent les routes », nous dit Nazim. Ce renversement de situation est dès 7h circonscrit par les autorités de la wilaya qui parent au plus pressé. Le directeur du transport, qui a été « lâché » par certains transporteurs, installe son quartier général à la gare routière. Ce redéploiement s'avère fructueux. Plus de 300 taxis et une vingtaine de bus sont mis à la disposition des « socios » qui se sont massés devant la gare ferroviaire. Il a fallu faire une fois de plus appel aux forces de l'ordre pour canaliser et entasser les jeunes dans ces moyens de transport dénichés à la dernière minute. Ce retard n'a nullement ébranlé notre chauffeur de taxi clandestin. Mis au parfum quant à l'objet de notre mission, le conducteur du « Mig sétifien » nous rassure : « Ne vous en faites pas, dans trois heures maximum, on sera aux portes du 5 Juillet. » Sans escale, le « Mig », une fois les innombrables barrages de la Gendarmerie nationale franchis, arrive à bon port une heure et demie avant le coup d'envoi. Pour égayer le périple qui s'est effectué sous une chaleur torride, d'autant que le « Mig » n'était pas doté de la climatisation, de nombreux sujets ont été abordés par nos compagnons. Mourad, un jeune serveur de restaurant qui se rend pour la première fois à Alger, n'a pas été trop bavard. Seulement, son unique intervention ayant trait à la catastrophique situation dans laquelle patauge le football national a obtenu une totale approbation. « L'opération mains propres doit s'étendre au monde du foot gangrené par les maquignons qui sont, dit-il, à l'origine de l'agonie du sport roi. » Au moment où la discussion s'anime, le « pilote » nous invite à rejoindre les tribunes supérieures situées à gauche de la tribune officielle. Avant cela, l'impressionnant service d'ordre nous confisque les bouteilles d'eau. En prenant place au milieu des fans sétifiens qui étaient exténués par un voyage harassant, quatre jeunes, à peine 18 ans, n'ayant apparemment rien mis entre les dents, manifestent le désir de partager nos casse-croûte. L'un d'eux, Samir, un habitué du 8 Mai 1945, nous a reconnus. Une fois rassasiés, nos amis qui n'étaient pas, il faut le souligner, beaux à voir, retrouvent quelque peu leurs esprits. Le contact établi s'avère enrichissant. Il ne connaîtra son épilogue que vers 3h, c'est-à-dire une fois arrivés à Aïn El Fouara. Pour tuer le temps, Samir, Mourad, Nabil et, à un degré moindre, Omar, qui ont fait le déplacement sans le moindre sou, se mettent à table. « Ces déplacements permettent à des jeunes oisifs comme nous de mettre entre parenthèses leur dur quotidien. Pour oublier une précarité qui perdure, on se réfugie le plus souvent dans le diluant », souligne Nabil qui anticipe : « Même le poste d'éboueur nous a été refusé. Pour avoir une autorisation de parking, il faut avoir de larges épaules. Notre unique salut passe par un poste de travail. » Mourad, déjà dans les nuages, ne peut, au vu et au su de tous, se « détacher » de son sachet en plastique. Ce jeune homme n'a cure du résultat du match qui a failli coûter la vie à un jeune Sétifien à cause d'une rose balancée par les joueurs de l'USMS avant le coup d'envoi. N'ayant pas été emballés par les débats du premier half, nos interlocuteurs, qui sont, disent-ils, en panne de comprimés (psychotropes), montrent des signes évidents de nervosité. La pitoyable situation de ces enfants ne laisse pas indifférent Mahmoud qui s'est déplacé avec son fils Nadji ayant décroché son BEF avec une moyenne de 17/20 : « J'ai suivi avec intérêt la discussion. Je suis vraiment peiné et outré de constater que nos jeunes sont abandonnés à leur triste sort. » Nadji fera cette remarque : « La responsabilité de ces parents démissionnaires est entière. L'Etat doit, à mon sens, juger en premier lieu ces géniteurs défaillants. » Cette discussion est interrompue par des bagarres... Ces nombreux accrochages interviennent le plus souvent pour un oui ou pour un non. Sans se rendre compte, le temps réglementaire est bouclé sur un score de parité. Le début de la première mi-temps des prolongations fut fatal pour les Sétifiens qui dégarnissent d'un coup les gradins pour regagner les bus sans attendre l'issue d'un match déjà scellé. On s'engouffre dans le même fourgon (un J9) où nos jeunes amis ont pris le soin de nous réserver une bonne place. L'engin où se sont entassés plus d'une trentaine de gamins démarre. Un silence de cathédrale règne à l'intérieur. Fatigués et déçus, les voyageurs font grise mine. Cette atmosphère « aide » le conducteur qui fonce. Nos compagnons ne retrouvent leurs forces qu'au restaurant « Les Rochers ». Pour faire bonne figure, on cotise. La solidarité a donc permis à tout un chacun de se payer un sandwich. La pause café d'El Yachir (Bordj Bou Arréridj) a failli tourner au vinaigre, car nos amis consommateurs ont oublié de passer à la caisse d'un gérant aux aguets. Cette mauvaise note ponctue un périple riche en événements et en émotions.

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