La langue arabe aura désormais plus de considération dans le cursus scolaire «Des décisions importantes et historiques seront prises aujourd'hui par le conseil des ministres concernant les dossiers de la langue arabe, les sciences islamiques et l'histoire.» C'est en ces termes que le ministre de l'Education, M.Boubekeur Benbouzid, a marqué ce conseil sans pour autant donner davantage d'informations concernant le contenu de ces dossiers. «Ces dossiers ont été endossés par le conseil du gouvernement et le conseil interministériel, mais la décision finale revient au président de la République qui va apporter ses orientations lors du conseil des ministres», nous a-t-il déclaré lors d'un séminaire national de formation en didactique de langue arabe tenu, hier, à Alger. C'est dire que la langue arabe aura désormais plus de considération dans le cursus scolaire et ce, à travers l'application de nouveaux programmes plus adaptés qui seront soutenus par des nouveaux manuels scolaires mieux élaborés. Le ministre a également fait savoir que le volume horaire réservé pour cette matière a été modifié. «La langue arabe a été pendant 130 ans de colonisation délaissée, maintenant que la ligne politique de notre pays est claire, cette langue retrouvera sa place», explique Benbouzid, lequel estime que le taux de réussite est lié étroitement à la maîtrise de cette matière. Le ministre se réjouit de l'aide financière de l'Unesco et de l'expérience apportée par cette organisation à la réforme du système éducatif. «La somme qui a été attribuée par l'Unesco à notre secteur n'est certes pas très importante (600.000 dollars), mais elle nous apporte un soutien considérable du point de vue expertise». Toutefois la langue arabe n'est pas la seule à être revalorisée, les autres langues étrangères ont également été réhabilitées par cette nouvelle organisation du secteur. Ainsi, il est prévu l'introduction de la langue française dans le cursus à partir de la deuxième année primaire et la langue anglaise à partir de la première année moyenne. Ne voulant pas ignorer la place du tamazight dans cette nouvelle réorganisation du secteur, M. Benbouzid déclare: «La langue amazighe, qui fait partie de notre identité, et la langue arabe se complètent.» Plusieurs mesures pour revaloriser cette langue ont été prises dans le cadre de la réforme. Il faut dire que le problème majeur de l'introduction de cette langue dans le cursus est relatif au manque considérable d'encadreurs. En marge de la rencontre, le ministre a déclaré que les examens de tous les paliers se sont déroulés dans de bonnes conditions et ce grâce à la mobilisation de tous les acteurs du secteur. «Je soutiens les propos de l'Onec lequel dément tout ce qui a été dit concernant les corrections du Bac. Les vacataires n'ont jamais été sollicités du fait que le nombre des enseignants non grévistes était suffisant», insiste le ministre. Evoquant le volet des réformes, le premier responsable du secteur informe que 250.000 enseignants non universitaires subiront des formations. A cet effet, un séminaire qui traitera des modalités de cette formation est prévu pour le mois de juillet. Enfin et en guise de réaction à tous les remous qui secouent le secteur pour le déstabiliser, le ministre a déclaré: «Nous ne laisserons pas le politique s'immiscer dans le pédagogique.» C'est dire que la mission de ce secteur est claire, elle ne peut être «polluée» par des perturbateurs qui n'ont qu'un seul objectif, celui de freiner la réforme et laisser nos enfants «évoluer» dans un système caduc.