Bien que la saison des chaleurs se soit installée relativement en retard par rapport à l'année dernière, la suffocation est à son apogée en ce juin à Ouargla. Avril et mai ont été plus ou moins cléments avec quelques pics de chaleur occasionnés par les vents de sable typiques du printemps saharien. Mais depuis le début juin, on sent que la canicule s'est bel et bien installée. La moindre hausse ou baisse de la température est ressentie et ceux qui en souffrent le plus sont les enfants en bas âge et les personnes âgées. Depuis la fin des examens officiels, on sent que l'activité a diminué. Les sorties sont limitées aux débuts de matinée et à la fin de l'après-midi et encore, le soleil est si présent, si intense dès l'aube et jusqu'à une heure tardive de la journée qu'il est difficile de croire les services météo. Quand on annonce 43° ou 45°, ce sont souvent 5 à 6 degrés de plus que les gens suspectent et du coup chaque degré de plus veut tout simplement dire une heure de plus devant le climatiseur. Pour ceux qui peuvent se le permettre, l'augmentation des tarifs d'électricité - au moment où les populations du Sud demandaient un tarif préférentiel - ne change pas grand-chose au quotidien. On branche la clim dès 11h et ce jusqu'à 18h, les perturbations habituelles ne sont pas encore au rendez-vous, Sonelgaz affirme que des améliorations seront nettement perceptibles cette année. Mais quand la douloureuse nous fait peur, surtout que les 480 DA de réductions instaurées par l'Etat ne changent rien à la facture salée de l'été, des restrictions sont obligatoires et beaucoup de ménages diminuent leur consommation alors que la chaleur bat son plein. Cela est d'autant plus difficile que l'habitat est inadéquat et incompatible avec les conditions climatiques. Les appartements se transforment donc en véritables fournaises. Un 3e cas existe aussi, ce sont les innombrables familles qui n'ont pas les moyens de se doter d'un climatiseur. Celles-là utilisent des ventilateurs dans les meilleurs des cas et attendent impatiemment le soir pour s'installer à la belle lune. Là les hommes sont dehors, on peut les voir étendus à même le sable ou sur des matelas tandis que les femmes s'installent sur les terrasses ou dans les cours. L'ambiance estivale de Ouargla n'a de réjouissant que les sorties sur les dunes le soir tombé. La plupart des familles véhiculées y vont au crépuscule, les riverains des dunes de Sidi Khouiled en premier. Sinon, l'absence chronique de piscines dans les principales villes de la wilaya, l'inexistence d'espaces verts ou de parcs font que l'ennui est synonyme d'amollissement, de nonchalance et de manque d'animation dus à la forte chaleur exacerbée par une négligence totale du bien-être du citoyen par les autorités locales. L'eau déborde des égouts et des canalisations mais les deux jets d'eau du centre-ville de Ouargla sont secs, telle est l'image clé de ce mois de canicule.