Bien que la peur de la canicule persiste encore, un retour à la normale est remarqué avec ces quelques degrés de moins. La rue retrouve son animation après trois jours de désertion. Depuis plusieurs semaines, une tendance à l'achat de thermomètres muraux est observée. Les gens qui supportaient stoïquement la chaleur comme une fatalité, manifestent de plus en plus leur gêne, sans cesse exacerbée par les coupures d'électricité. Les habitudes quotidiennes des gens ont changé et du coup, les flashes météo, régulièrement diffusés par la radio locale, sont les plus suivis par la population dont le souci principal semble être de s'assurer si le cap des 50° C a bel et bien été atteint et dépassé. Et il l'a effectivement été au soleil. En effet, quand la météo annonçait 49,6° C à l'ombre, des amateurs mesuraient entre 55° et 57° C, et à l'extérieur. Les services météorologiques sont de plus en plus sollicités. Une ruée sur l'information est constatée, et selon M. Benaouda, directeur de la météo, l'heure est à l'apaisement et à la prise en compte des précautions sanitaires. Il s'agit effectivement d'un pic dû à un vent chaud venant du Sud-Ouest qui a soufflé sur la région. Cette hausse, qui n'a pas été atteinte depuis au mois dix ans, lors de la même période de l'année, est qualifiée de record par M. Benaouda. Et même avec le retour aux 47° C à l'ombre habituel, la peur de la canicule reste à son apogée, d'autant plus que Sonelgaz est une fois de plus défaillante comme chaque été. Se retrancher à l'intérieur, dans une chambre ventilée ou climatisée, ne règle en rien le problème et n'offre aucun confort puisque les coupures sont fréquentes, notamment entre 13h et 16h. Le pire est vécu par les habitants de certains quartiers tels que Gharbouze, Sidi Boughoufala et Beni Thour où les perturbations d'énergie électrique sont fortement ressenties cet été. Tel est le cas de plusieurs autres quartiers et localités comme El Hadjira, Taibet et même Touggourt, ce qui a amené les habitants à constituer des groupes de représentants qui réclament régulièrement à l'entreprise un renforcement et une amélioration de la distribution. On entend désormais des phrases comme « il y a non respect du contrat client distributeur », « des réfections sont effectuées chaque année en été alors que Sonelgaz a toute l'année pour le faire ». A ces doléances, Sonelgaz répond par « des réfections entre 6h et 9h, un changement radical des horaires de travail afin de satisfaire notre clientèle » et « de gros investissements pour la rénovation du réseau de distribution et la mise en place de nouveaux transformateurs ». Concernant les pannes, « ces coupures ne dépendent pas de Sonelgaz, elles seraient plutôt dues aux installations intérieures qui sont loin de répondre aux normes requises et causent ces désagréments ». Ces réponses données par le directeur régional du centre de distribution, lors de la dernière session de l'APW, sont régulièrement réitérées sur les ondes de la radio locale afin de tranquilliser les citoyens qui s'expriment presque quotidiennement sur la question. Sur le plan sanitaire, et même s'il n'y a pas encore de relation de cause à effet établie entre les nombreux cas de malaise parmi les personnes âgées, malades chroniques et enfants qui ont défilé à travers les centres de soins et hôpitaux de la région, épidémiologistes et pompiers appellent à plus de vigilance afin d'éviter les conséquences de la canicule, surtout parmi les personnes vulnérables. Celles-ci sont mises en garde contre les habits chauds, la déshydratation, les sorties lors des pics d'ensoleillement et même la cuisine au-delà de 10h. Une recommandation particulière pour les parents est récurrente, à savoir celle d'interdire aux enfants la baignade dans les points d'eau et lacs salés. A défaut de piscines en nombre suffisant,la majorité des enfants se rendent en effet dans les nombreux lacs et « sebkhas » attenant aux palmeraies voisines, et lesquels, hélas, ne sont pas surveillés. Chaque année, des victimes et des personnes sauvées de justesse sont enregistrées mais aucune amélioration de la sécurité n'est perceptible, encore moins la création de nouvelles piscines.