Le MDS vient de reporter pour la deuxième fois la tenue de son congrès. Cette décision a été prise, jeudi dernier, lors de la réunion du conseil national. Les responsables du parti ont décidé de tenir le congrès les 22 et 23 décembre 2005 et l'organisation d'un pré-congrès le 14 juillet prochain au Centre international de presse (CIP) à Alger. L'objectif de cette manifestation est, selon Hocine Aït Ali, responsable du parti, d'affiner l'élaboration des documents dont la résolution politique et organique et le projet de programme ainsi que la relance de la préparation du congrès en s'appuyant sur l'université d'été prévue pour août prochain à Jijel. Hier, M. Aït Ali a expliqué, lors d'une conférence de presse au siège du parti, que le report du congrès est dû à l'état de santé de Hachemi Cherif et aussi au problème financier. « M. Hachemi a joué un rôle important dans le pays et au sein du parti. Nous ne pouvons donc organiser un congrès sans sa présence. Le congrès est une occasion pour la réélection d'un nouveau responsable à la tête du MDS et pour le renouvellement des structures », a soutenu l'orateur, indiquant que le parti a ouvert ses portes à de nouveaux militants. « Des changements profonds se sont produits dans le monde et aussi en Algérie. Ce qui nous amène à mettre à jour nos réflexions. Nous ne comptons pas tenir un congrès formel, mais un congrès qui nous permet d'aller au-delà de ce que nous avons réalisé jusqu'à aujourd'hui », a déclaré le conférencier. « Depuis 1990, nous n'avons reçu aucune subvention de l'Etat. Nous vivons des cotisations des militants », a-t-il dit. « Un projet de programme comportant toutes les propositions du MDS concernant les différents secteurs sera débattu et enrichi. Le projet en question sera rendu public deux jours avant le précongrès, afin de permettre aux proches du MDS d'exprimer leur point de vue », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la situation qui prévaut dans le pays, le MDS pense que la stratégie du Pouvoir reste débridée, marquée par la volonté de mettre au pas la société civile, en particulier la presse. De l'avis du MDS, l'emprisonnement de M. Benchicou a ouvert la voie aux procès en cascade contre les journalistes, les syndicats autonomes et les citoyens qui protestent contre la dégradation de leurs conditions d'existence. Abordant la question de l'amnistie et de la réconciliation nationale, le responsable du MDS estime que M. Bouteflika tente de noyer le poisson par la formule des deux extrémismes pour éviter de nommer clairement le seul extrémisme qui a détruit le pays et culpabiliser les démocrates en tentant de les mettre sur la défensive. « En somme, les arguments les plus faux et les plus spécieux pour justifier une amnistie et une réconciliation au profit de l'intégrisme. Et même si on peut s'interroger sur le gel de la CNAG, création artificielle et non officielle, on voit bien que le contenu de l'amnistie voulue par M. Bouteflika se dessine dans son discours qui rejoint celui des chefs sanguinaires », a lancé M. Aït Ali, en ajoutant dans ce même contexte que les questions de l'amnistie et de la réconciliation nationale, qui sont au centre de la stratégie de M. Bouteflika, trouvent en écho le redéploiement terroriste qui une fois de plus met à profit son discours lénifiant. Le MDS est convaincu que « la promesse d'amnistie et de réconciliation finalement rassure encore les islamistes en armes en les assurant par avance de l'impunité. Alors que l'amnistie et la réconciliation sont présentées comme des recettes miracles, leurs simples effets d'annonce n'aboutissent en fait qu'à prolonger la durée de vie du terrorisme ». Sur un autre chapitre, le MDS s'interroge sur la signification de l'insistance du chef du gouvernement, M. Ouyahia, à vouloir tenir des partielles en Kabylie au moment où ses alliés et d'autres parties accepteraient plutôt des élections générales, d'autant plus qu'il ne reste que deux ans pour les prochaines élections législatives et locales. Pour sa part, le MDS ne se sent engagé auprès d'aucune partie, dans la mesure où il n'a pas lié sa position sur la démocratie et les élections à la seule situation en Kabylie, mais à l'ensemble du territoire national et de la société entière.