Un avocat noir américain a été refoulé lundi dernier à l'aéroport international d'Alger où il venait de descendre d'un avion en provenance de Paris (vol Air France 3540). Avocat au barreau de Paris, président de l'Association pour la défense des droits des enfants issus de couples mixtes et de leurs parents étrangers (ADPE), Me Kenneybrew avait l'habitude de se rendre en Algérie pour des raisons professionnelles et touristiques depuis 2001, car, écrit-il, « je suis tombé amoureux de votre pays ». Sans explications, il a été conduit « manu militari » au même avion d'Air France pour retourner à Paris. Les agents que l'avocat a identifiés comme « policiers de la douane » ont refusé de le laisser contacter le bâtonnier du barreau d'Alger ainsi que l'ambassade des Etats-Unis en Algérie. Isolé, il lui a été interdit de téléphoner à ses amis et clients en Algérie, qu'il était venu voir. Muni d'un passeport américain et d'un visa en règle algérien de 90 jours, son refoulement n'a pas été signalé au consulat général algérien à Paris, rapporte-t-il après un entretien avec des fonctionnaires du consulat. « Je ne sais pas pourquoi j'ai été refoulé », s'exclame l'avocat en supposant que son site internet serait à l'origine de ce rejet des autorités. http://american.in.algeria.free.fr est pourtant dédié à un pays et à des personnes que l'avocat a rencontrées sur son chemin et avec lesquelles il a noué des relations amicales. Le refoulement de cet avocat laisse perplexe, car trois jours après l'incident aucune explication ne lui a été fournie. Les visiteurs du site internet de Me Kenneybrew comprendront l'attachement de cet homme à l'Algérie et son souhait d'y revenir. Contactés, les services de la direction générale de la sûreté nationale n'ont fourni aucun motif et soutiennent que l'avocat a été refoulé « légalement » mais pour des raisons policières « spéciales ».