La fréquentation des stations de fourgon de Tizi Ouzou est éprouvante pour les citoyens. Ce n'est pas à cause du manque de moyens de transport ou de la hausse des tarifs pratiqués par les transporteurs. Ce sont plutôt les conditions dans lesquelles embarquent et débarquent quotidiennement les centaines de passagers. A la station de la sortie ouest de la ville desservant les localités de Draâ Ben Khedda, Tadmait, Maâtkas, Tirmitine, tout comme la station de M'douha qui est une étape obligée pour ceux qui se dirigent vers les localités de la partie est de la wilaya de Tizi Ouzou (Azazga, LNI, Aïn El Hammam, Fréha, Mekla), le constat ne suscite que la désolation. On ne peut s'y rendre sans voir à quel point ces infrastructures sont dépourvues des moindres conditions permettant d'accueillir dignement les passagers. Les stations ne sont en effet que des terrains vagues où seule la présence par dizaines des fourgons aménagés peut indiquer que l'on est bel et bien dans une station de transport de voyageurs. A la faveur de l'absence d'abribus, des familles entières sont souvent contraintes à attendre pendant de longues heures sous le soleil ou à subir sur ces lieux la rigueur de l'hiver. Pis encore, l'absence des toilettes publiques dans ces lieux présente un inconvénient doublement pesant : des personnes âgées ou malades ne trouvent pas un endroit adéquat pour se soulager la vessie. Saïd B. un cadre dans l'administration que nous avons rencontré sur les lieux, ne manquera pas à cet effet d'exprimer sa colère : « Il est regrettable de voir toute cette saleté chaque jour sans que l'on ne lève le petit doigt. La faute incombe en premier lieux aux autorités locales qui continuent à ignorer ce problème mais aussi au manque de civisme de beaucoup de gens. C'est une honte et cela renseigne sur le degré de la dégradation de la ville. » Les transporteurs, quant à eux, regrettent que les autorités locales ne se soucient pas de tels problèmes en persistant dans leur attitude de fuite en avant.