Vous aurez à approuver les contours et les modalités (de la réconciliation nationale) à travers le référendum auquel vous serez bientôt appelés », a déclaré, hier au siège du ministère de la Défense nationale (MDN) à Alger, le chef de l'Etat. Dans un discours prononcé à l'occasion de la fête de l'indépendance (5 Juillet) rapporté par l'APS, Bouteflika a précisé dans ce cadre : « Il faut qu'un nouveau tribut soit versé par tout citoyen et toute citoyenne pour que soient rétablies la sécurité et la paix. » Pour cela, il n'hésitera pas à s'adresser au peuple algérien en ces termes : « Je compte sur (...) le soutien et l'aide que j'attends de vous pour sortir enfin notre pays de la crise mortelle qu'il vient de vivre. » Cela même s'il avoue que « le sacrifice demandé à toutes celles et à tous ceux qui ont eu à souffrir des méfaits du terrorisme est énorme ». Comment y parvenir ? Bouteflika trace les balises du chemin à suivre par rapport à cette politique de réconciliation nationale. Celle-ci « doit s'accompagner d'un exercice lucide et courageux d'une justice forte et consciente de sa mission au service de la société », dira-t-il. Dans quelles conditions se déroulera alors cette réconciliation ? Pour le premier magistrat du pays, cette dernière « ne peut être engagée que dans un climat redevenu serein, permettant à la raison de triompher de tout ressentiment et de tout esprit de revanche ». Car, s'interrogera-t-il, « faut-il continuer à lutter à mort contre la violence et allonger la liste de nos victimes pour la raison qu'il nous faut venger nos morts et rendre coup pour coup ? ». Cela tout en établissant le constat : « Des morts supplémentaires ne soulageront pas la douleur de ceux qui ont perdu des êtres qui leur sont chers. » Insistant sur le fait que « la solution qui s'impose » aujourd'hui réside dans la réconciliation nationale, Bouteflika rappellera que « l'on ne peut pas parler de paix véritable alors que les blessures saignent encore, que des familles endeuillées pleurent leurs morts et que certaines sont encore sans nouvelles de leurs disparus ». Mais il ne manquera pas, toutefois, de reconnaître que la tâche des différents corps de sécurité n'a pas été facile. Pour cela, il avouera crûment : « Il leur a été nécessaire d'utiliser la violence pour combattre la violence et affronter un adversaire sans scrupules et sans moralité. » Mieux encore, il considérera que l'hommage rendu aux forces de sécurité « se veut aujourd'hui aussi l'expression de notre indignation contre toute présentation tendancieuse de leur action visant à entacher leur honneur ». Pour Bouteflika, les forces de sécurité « ont une seconde fois, après leurs aînés de l'Armée de libération nationale (ALN), sauvé leur patrie ».