La réconciliation nationale suppose des sacrifices de «tous ceux qui ont eu à souffrir des méfaits du terrorisme». Le président de la République a annoncé hier devant un parterre d'officiers de l'ANP, une prochaine convocation du corps électoral sur la loi sur l'amnistie générale. «C'est à cela que tend l'initiative de réconciliation nationale, dont vous aurez à approuver les contours et les modalités à travers le référendum auquel vous serez bientôt appelés», a-t-il conclu un discours où la réconciliation nationale a été évoquée comme une nécessité historique pour «en finir définitivement avec la violence». Au chef de l'Etat de s'interroger: «Peut-on parler de paix véritable, alors que les blessures saignent encore, alors que des familles endeuillées pleurent leurs morts et que certaines sont encore sans nouvelles de leurs disparus?» Le propos du président de la République est en relation avec la décennie noire qu'a vécue le pays. A cette interrogation, Bouteflika apporte un élément de réponse. Pour lui, «la solution qui s'impose réside dans une réconciliation nationale dans laquelle les Algériens doivent pardonner sans oublier, acceptant ainsi un autre sacrifice sur l'autel de leur patrie qui a suffisamment saigné pour son indépendance et depuis son indépendance». L'objectif est de «mettre fin définitivement à la violence et de permettre à notre société de dépasser ses antagonismes et de réparer ses déchirures». Reconnaissant que sa politique de réconciliation nationale suppose des sacrifices énormes de «toutes celles et (de) tous ceux qui ont eu à souffrir des méfaits du terrorisme», le chef de l'Etat affirme sa conviction qu'«une telle opération ne peut évidement être engagée que dans un climat redevenu serein, permettant à la raison de triompher de tout ressentiment et de tout esprit de revanche». Après un hommage appuyé aux éléments de l'Armée nationale populaire qui «se veut aussi l'expression de notre indignation contre toute présentation tendancieuse de leur action visant à entacher leur honneur», Bouteflika appelle à une «coexistence pacifique et harmonieuse (entre) tous les Algériens, qui après les années difficiles qu'ils viennent de vivre, doivent réapprendre à vivre en commun et à unir leurs efforts pour améliorer leurs conditions et permettre à leurs enfants de prospérer au sein d'une société ouverte et optimiste».