Même si certains passages n'ont aucune relation avec le sujet, le film documentaire retraçant l'histoire tragique des attaques contre un groupe de femmes à Hassi Messaoud, il y a quatre ans, projeté jeudi dernier à la salle Frantz Fanon de Riadh El Feth, à Alger, a mis en exergue les violences subies par les femmes. Ce film réalisé par l'association féminine Rachda est une sorte de round up sur les événements qui ont précédé et succédé à la descente punitive, organisée par une horde de jeunes, chauffés à blanc par un prêche religieux. Le quartier d'El Haïcha est désormais synonyme de violence et surtout de ségrégation à l'égard des femmes. Le film s'est terminé avec une intervention lourde de sens : « Moins de quatre ans après El Haïcha, un groupe d'étudiantes a été sauvagement agressé à l'arme blanche et aux sabres à la cité universitaire de Annaba. » Une fin qui a suscité un débat dans la salle. Les intervenants ont tous insisté pour trouver les moyens nécessaires d'éviter que « les violences à l'égard des femmes cessent et de pousser les autorités à une réaction à la hauteur de la gravité des faits à l'encontre des auteurs ». Trois des victimes de Hassi Messaoud, présentes à cette rencontre et qui n'ont pu revoir les scènes visionnées, ont pris la parole. « Quatre ans après, nous sommes toujours au point de départ. Nous sommes devenues des SDF errant d'une région à une autre, plus menacées qu'avant. Avec 39 victimes cela aurait été la catastrophe, alors... », a déclaré Rahmouna, qui a tenu à reconnaître que l'aide trouvée auprès de Rachda a été importante pour la poursuite du procès. Pour les participants, il faut à tout prix trouver une solution pour que ces femmes, qui ont quitté la région de Hassi Messaoud après les événements du 13 juillet 2001, puissent « se reconstruire et arracher leur droit à une justice ». Etant donné que le ministère de la Solidarité s'était engagé à aider les victimes à subvenir à leurs besoins, les militantes des droits des femmes se sont entendues pour aller voir, le 13 juillet, quatrième anniversaire de ce tragique événement, le ministre de la Solidarité.