Faut-il baisser les bras et se laisser faire devant l'escalade dangereuse du phénomène de la drogue qui, chaque jour, sonne le glas de dizaines de nouveaux adeptes de ce virus mortel ? Croire au fatalisme face à l'ampleur gravissime du fléau qui tue à petit feu les jeunes et les adolescents serait se méprendre sur la nuisance de ces substances légales. La wilaya de Mila, selon les bilans officiels et les rapports des services de sécurité, n'a certes pas atteint un seuil irréversible en matière de consommation, de recel ou de circulation de drogues, mais n'en est pas moins épargnée par le syndrome du kif et des barbituriques qui s'incruste insidieusement en milieu urbain, particulièrement. Quoique les saisies de kif traité, opérées par les services de la Gendarmerie nationale notamment, se limitent à des prises modestes de quelques dizaines ou centaines de grammes de drogues douce ou dure, et qui dénotent que le territoire de la wilaya est préservé des grands flux des narcotiques, il ne faut pas occulter l'amère réalité de la propagation inquiétante des drogues et psychotropes dans les cités-dortoirs et les grands ensembles. Le cas des villes de la bande sud, Chelghoum Laïd, Tadjenanet et Ouled Khelouf, est édifiant à cet égard. Le démantèlement, il n'y a pas longtemps, du côté de la cité Abdellah Bacha de Chelghoum Laïd où le kif est consommé au vu et au su de tous, d'un dangereux gang de dealers et de trafiquants prouve cet état de fait.