Faute de moyens, le « pognon » entre autres, de nombreux citoyens, les jeunes notamment de Sétif et certainement d'ailleurs, ne peuvent faire trempette. Pour cette catégorie de citoyens, le rêve et l'évasion, le temps d'un été, sont interdis. Afin d'oublier cette frustration et tuer par là même le temps, une partie de la masse juvénile se met à la recherche d'un job d'été. Etant donné que l'administration ne recrute plus les saisonniers comme au bon vieux temps, les jeunes sont obligés, la mort dans l'âme, de se rabattre sur de petits boulots qui ne sont ni rentables ni couverts par la Sécurité sociale. Pour diverses raisons, les jeunes, qu'ils soient écoliers ou étudiants, deviennent, le temps d'un été, garçons de café, vendeurs de journaux, receveurs de bus ou fouineurs dans les poubelles à la recherche de plastique. « Pour pouvoir payer mes études et me procurer de belles fringues, je dois travailler l'été », nous confie Wassim, un étudiant en deuxième année médecine qui ne veut plus être une charge supplémentaire pour un père éboueur. Notre interlocuteur qui a, par le passé, touché à plusieurs travaux, est actuellement veilleur de nuit dans un hôtel. Mourad et sa sœur Nabila, futurs collégiens, fouinent quotidiennement dans les poubelles à la recherche d'un objet plastique qu'ils revendent à certains transformateurs. Pour ces êtres frêles qui n'ont pas d'autre alternative pour venir en aide à une mère répudiée : « Ce travail qui n'est pas sans danger pour notre santé nous permet d'améliorer notre ordinaire et d'avoir les finances nécessaires pour l'achat des habits et des fournitures scolaires. » Il convient au passage d'indiquer que ces innocentes créatures sont d'excellents élèves, leurs bulletins le prouvent. En somme, cette catégorie de citoyens n'a ni le temps ni le droit de rêver à des vacances encore moins dorées...