Les médecins résidents de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) en psychiatrie Errazi de Annaba ont émis un communiqué portant arrêt illimité de leurs activités à compter d'hier et jusqu'à révocation du directeur de cet établissement. Celui-ci avait été installé dans ses fonctions fin février 2005. C'est-à-dire au lendemain des graves perturbations qu'avait connues cet hôpital psychiatrique secoué par le décès de trois femmes malades. Sous l'effet de tranquillisants, les malheureuses avaient été surprises dans leur lourd sommeil par un incendie qui, selon les premiers éléments de l'enquête, serait d'origine criminelle. « Suite aux tragiques événements survenus à l'EHS Errazi », tel est l'argument avancé par les six résidents, dont quatre femmes, pour justifier leur mouvement de grève. Rappelons que ces tragiques événements sont pour beaucoup dans la condamnation par le tribunal de Annaba à deux ans de prison ferme pour harcèlement sexuel de Mohamed Boudef, professeur et chef de service dans cet établissement psychiatrique. Il se trouve que malgré cette condamnation qui aurait dû entraîner des suites administratives au plan professionnel, ce praticien est cité, au titre de responsable pédagogique, en tête de liste des destinataires de la copie du communiqué de grève. Dans ce dernier, les résidents affirment que le directeur à révoquer a tenté d'obtenir auprès du recteur de l'université de Annaba une « sanction imaginaire » à l'encontre d'un de leur confrère. Dans ce communiqué, les six résidents signataires imputent des généralités ou des faits imprécis au directeur, au responsable de l'administration générale de l'établissement ainsi qu'au directeur de la santé de la wilaya. « Tragiques événements, harcèlement permanent, attribution de studios à des fins autres que réglementaires, rémunérations tardives des gardes médicales et gaspillage des moyens de l'établissement » ont été avancés par les résidents qui n'ont pas cité les victimes ou précisé les actes prétendument commis. Les mêmes résidents n'ont pas indiqué si conformément à la réglementation ils ont émis un préavis de grève avant d'entamer leur mouvement. Contacté, le directeur de l'établissement Errazi a estimé que s'agissant de résidents dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur, il ne lui appartient pas d'intervenir ni de communiquer une quelconque information sur cette affaire. Dans ce qui s'apparente à une véritable lutte d'intérêt, les malades sont pris en otages.