Les travailleurs de l'Etablissement hospitalier spécialisé Errazi de Annaba sont en grève illimitée depuis dimanche dernier. Ce débrayage a été déclenché au lendemain de la fin du préavis émis le 6 juillet par le syndicat des travailleurs avec pour seule revendication le départ du chef de service médical auquel les travailleurs reprochent le harcèlement et l'abus de pouvoir. Depuis le début de l'année, cet établissement, qui rayonne sur l'ensemble des wilayas de l'Est, avait été secoué par plusieurs crises. L'avant-dernière avait entraîné la décision du ministère de la Santé de relever de ses fonctions le précédent directeur pour mauvaise gestion de l'établissement. L'arrivée de son successeur devait permettre de remettre les choses à leur juste place. Mais aussitôt installé, ce dernier sera confronté aux mêmes problèmes avec, entre autres, l'affaire non élucidée de l'incendie du 4 août 2003 d'un des pavillons d'hospitalisation. Rappelons que le sinistre avait coûté la vie à 3 malades femmes et entraîné de graves traumatismes psychiques à 19 autres qui n'avaient pu être sauvées que grâce au surveillant général intervenu au péril de sa vie. Dans leur préavis de grève, les syndicalistes n'avaient avancé aucune revendication socio-professionnelle. Ils ont limité leurs griefs au seul aspect comportemental du chef de service médical. Si du côté des travailleurs, l'on exprime une détermination à aller jusqu'au bout , par la voix du Dr Lehtihet son premier responsable, la direction de la santé et de la population de la wilaya a estimé : « Cette grève n'a pas lieu d'être. Les travailleurs n'avancent aucune revendication socioprofessionnelle si ce n'est le départ du chef de service médical, un aspect qui ne relève pas de l'activité syndicale. Leurs griefs à l'encontre de ce chef de service ont été pris en charge par une commission d'enquête composée de hauts fonctionnaires du ministère de la Santé dépêchée, à notre initiative, le 26 avril 2004. Cette commission n'a pas encore transmis ses conclusions tout autant que le tribunal de Annaba saisi par un dépôt de plainte de l'actuel directeur de l'établissement. C'est pourquoi, nous nous interrogeons sur le véritable objectif assigné par les initiateurs de cette grève. »