Le tribunal administratif de Lyon a rejeté les requêtes en annulation des arrêtés d'expulsion visant deux anciens imams de Vénissieux (Rhône), Chellali Benchellali et Abdelkader Bouziane, soupçonnés de liens avec des organisations islamistes. Chellali Benchellali, qui réside toujours en France, a fait l'objet d'un arrêté d'expulsion le 8 janvier 2004. Il lui est reproché d'avoir appelé à la violence et à la haine raciale lors de ses prêches. Il est également mis en examen dans l'affaire des filières tchétchènes, dans laquelle sont impliqués de nombreux membres de sa famille, dont l'un de ses fils et sa femme. Abdelkader Bouziane a été expulsé le 5 octobre 2004 vers l'Algérie, en exécution d'un arrêté du 26 février 2004. Il avait déjà été expulsé en avril 2004 mais avait pu rentrer en France en mai après la suspension de l'arrêté d'expulsion par le tribunal administratif de Lyon. Le Conseil d'Etat avait ensuite annulé cette suspension, ouvrant la voie à une nouvelle expulsion. Le commissaire du gouvernement, qui avait demandé à la fin juin au tribunal administratif de rejeter les demandes des deux anciens imams, s'était, dans les deux cas, appuyé sur des notes blanches des Renseignements généraux (RG). Concernant M. Benchellali, les notes des RG font état des déclarations suivantes, tenues lors d'un prêche : « que l'Irak soit le tombeau des Américains, la Palestine le tombeau des Israéliens, la Tchétchénie le tombeau des Russes ». Par ailleurs, M. Bouziane, qui faisait l'objet d'une procédure pénale pour avoir tenu des propos favorables au châtiment corporel des épouses infidèles, a été relaxé le 21 juin par le tribunal correctionnel de Lyon. Le parquet a fait appel de ce jugement. Par ailleurs, un membre présumé du Groupe salafiste pour la prédication et le combat , principal groupe islamiste armé algérien, a été récemment interpellé en France dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par l'Italie. Othman Deramchi, dit Abou Youssef, 51 ans, a été interpellé à Marseille lors d'une opération conjointe des policiers de la Direction de la surveillance du territoire et des carabiniers italiens. Il était recherché par l'Italie après sa condamnation à huit ans de prison pour un trafic de faux papiers en relation avec une entreprise terroriste. Né en Algérie à Tighennif, Othman Deramchi fait partie d'une liste de personnes considérées comme proche de Oussama ben Laden et du réseau Al Qaîda, pour lesquelles la Commission européenne a pris des mesures restrictives, comme le gel des fonds et des ressource économiques.