Le rêve devient enfin réalité », a déclaré mercredi M. Bounah, président de l'APW de Constantine, à propos du projet du tramway. En effet, la réunion tenue la veille a permis au bureau d'études français, Ingerop, de présenter l'exposé final et aux responsables de retenir la ligne centre-ville-Zouaghi en passant par Kaddour Boumeddous. Ce projet, qui devra révolutionner le transport à Constantine, coûtera 17 milliards de dinars et sera lancé en 2007 après la finalisation des appels d'offres et le choix des entreprises. Qu'en est-il alors de la prison et de la gendarmerie du Coudiat, puisque le tramway passera par là ? Le P/APW affirme mordicus que celles-ci seront tout simplement transférées ailleurs pour dégager l'espace nécessaire à la bonne circulation et du tramway et des autres engins. M. Bounah apporte ainsi de l'eau au moulin de la polémique engagée suite à l'annonce de cette idée et la levée de bouclier de certaines parties qui refusent la démolition de la prison classée et considérée comme un monument historique. Pour lui, « on peut garder une stèle à la mémoire de Mustapha Ben Boulaïd et de ses compagnons qui se sont évadés avec lui, mais il faut songer, ajoutera-t-il, au nouveau visage de la ville ». Le P/APW s'exprimait à l'occasion d'une conférence de presse organisée autour de la question du développement local. En ce qui concerne Constantine, l'équipe de Bounah a hérité d'une wilaya dominée par l'anarchie, mais depuis, beaucoup de choses ont changé positivement. Lesquelles ? En plus du projet du tramway, désormais acquis, le transport urbain, avance le conférencier, sera renforcé par le retour de la régie communale qui est en phase d'installation. Des parkings à étages seront construits à Bardo et sur le terrain Khemisti. Le transport est considéré comme une condition vitale pour la bonne marche des projets qui feront l'avenir de Constantine. Un avenir possible grâce au tourisme qui est la seule ressource possible sachant que Constantine possède des atouts considérables. Les responsables ont d'ailleurs commencé à agir dans ce sens, et il faut dire que l'investissement privé se manifeste notamment à travers les projets de la chaîne Accor qui compte construire deux hôtels, l'un à deux et l'autre à quatre étoiles, en plein centre-ville. D'autres projets sont prévus pour renforcer l'infrastructure et créer l'attraction touristique. Trois milliards de centimes ont d'ores et déjà été dégagés pour la réhabilitation du chemin touristique en attendant les rallonges du département de l'environnement et celui chargé de la ville pour porter l'enveloppe à 12 milliards. Les forêts de Djebel El Ouahch et El Meridj bénéficieront également de projets et même le Monument aux morts sera mis en valeur. La remise en fonction de l'ascenseur de Sidi M'cid est à l'étude, annonce le conférencier, alors qu'une société allemande vient de décrocher le projet de réalisation du futur Palais des expositions qui sera érigé sur 10 ha à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Pour ce qui est du bien-être social, M. Bounah rappelle que le projet de réfection du réseau d'alimentation en eau potable démarre incessamment et qu'il est pris en charge par la Marseillaise des eaux pour la somme de 400 milliards. Il met aussi sur le comte de son équipe la réduction de 10 à 4000 le nombre de bidonvilles à Constantine et annonce l'imminente opération d'évacuation de 700 familles du bidonville de Serkina. Par ailleurs, la réhabilitation des quartiers bénéficie d'une enveloppe de 30 milliards dégagés par le département de Boukerzaza, alors que 12,6 milliards viennent d'être débloqués pour les communes que compte la wilaya. A une question sur le problème sécuritaire, condition sine qua non pour la réussite du tourisme, le conférencier ne prévoit aucun projet conséquent pour améliorer la situation qui fait de Constantine un véritable coupe-gorge. En vérité, et en dehors de ce qu'il a préparé, M. Bounah n'a pas été convaincant face aux questions des journalistes et s'est borné à répondre que l'assemblée n'a pas la bague de Salomon face à des problèmes comme celui des souterrains du centre-ville. Il y a donc de bons points mais aussi des mauvais qui entachent le bilan de M. Bounah et qui méritent réflexion au moment où l'on commence à agir en fonction de l'approche des élections communales.