Quand le Rocher Noir se met à jouer les mélodies de l'été, c'est tout Boumerdès qui vibre, et des milliers de citoyens convergent vers ses côtes dans une sorte de pèlerinage estival qui laisse toujours un arrière-goût de « revenez-y » pour y chanter, en chœur, l'hymne des vacances. Car il faut absolument se laisser bercer par ces airs d'été que l'on trouve rarement ailleurs. Voici la raison pour laquelle il faut « se bousculer » au « portillon » des deux plages de la ville pour se frayer une place au soleil. En effet, ces deux espaces accueillent, depuis le début juillet, chaque jour un peu plus d'estivants. Et « la courbe continue ainsi de grimper jusqu'à la fin août », a-t-on appris d'une source proche des services du tourisme. Nous avons rencontré des citoyens venus de Bouira, de Tizi Ouzou, d'Alger et d'ailleurs, qui nous ont conté le « charme » qu'exerce sur eux cette côte. « J'aime ce lieu, j'ai pris l'habitude d'y venir chaque saison depuis des années déjà. La nature n'a pas été avare avec Boumerdès, mais avouons qu'il manque la touche de l'homme dans ces lieux. La plage est de plus en plus envahie par la pollution », nous a confié un père de famille venu de Palestro avec ses enfants. Au bord de la mer, c'est une relaxation totale dans une ambiance « très soft », loin des préoccupations professionnelles, des tensions liées aux études et à l'angoisse des tâches ménagères à l'ombre des parasols, sous l'effet adoucissant du soleil ou de cette fraîcheur que seuls les flots de la grande Bleue peuvent vous procurer. Et le raï se mêle à la musique kabyle, occidentale, orientale ou chaâbi, selon les goûts pour « accompagner » l'opération de charmea qu'exerce sur l'esprit cette côte envoûtante. Jeux de cartes par-ci, jeux de dames ou d'échecs par -là, des journaux, des magazines, du beach-volley... pour se distraire davantage. A la plage Ouest, le port de plaisance réalisé récemment offre d'autres possibilités de distraction. On vient se promener comme mus par le désir d'aller plus loin au sein de cette étendue d'eau qui n'en finit pas de nous ensorceller. Les plus téméraires aiment y faire des acrobaties nautiques à partir du sommet des rochers bravant les interdits brandîts par la Protection civile. Du front de mer parviennent des aires à peine audibles, diffusés par les baffles des chaînes stéréo. L'animation sur cette plage revêt parfois un caractère tout algérien. Des troupes folkloriques viennent faire danser sur la petite esplanade réalisée à cet effet des jeunes épris de chants et de danse. Mais « on a négligé cet aspect », estime Samir, jugeant que « cela avait pu être beaucoup mieux ». D'autres estivants trouvent que « tout cela aurait été meilleur si les autorités s'intéressaient un peu plus à l'hygiène », indiquant que « les deux cours d'eau situés aux deux extrémités de la plage se déversent carrément dans la mer ». Boumerdès s'ouvre aussi aux enfants du Sud (Tindouf et Tamanrasset) venus y passer des moments aussi agréables que possible dans le cadre d'un programme d'échange de visites pour ces enfants du Nord et du Sahara. Eux aussi contribuent à l'animation avec leurs troupes folkloriques qui sillonnent les plages de la wilaya, mais aussi les villes comme les Issers et Bordj Menaiel. Tout cela s'ajoute aux soirées artistiques organisées presque quotidiennement sur l'esplanade de la maison de la culture Rachid Mimouni.