Une campagne visant à sensibiliser la population aux risques sanitaires encourus (envenimement scorpionique, MTS, intoxications alimentaires, fièvre de Malte et autres conjonctivites) pendant la période des trois mois de grosses chaleurs qui accablent les Ziban, est menée, tambour battant, par les services de la direction de la santé et de la population de la wilaya de Biskra. Le directeur a, en effet, mobilisé tout le personnel, y compris les médecins et les infirmiers, qui ciblent particulièrement les personnes qui ne maîtrisent pas la lecture des affiches, des dépliants et des autres moyens de documentation. « Toujours pendant cette période, et pour renforcer l'aspect préventif de notre action, dira le DSP à la presse, les prélèvements d'échantillons d'eau que nous faisons ordinairement ont été multipliés... » Même l'eau de bain n'échappe pas, semble-t-il, au contrôle, puisque, tous les trois jours, des prélèvements sont effectués dans les différentes piscines du chef-lieu de la wilaya pour divers examens bactériologiques. Par ailleurs, selon le responsable du bureau d'hygiène et de prévention de l'APC de Biskra, une vingtaine de cas de contamination du réseau secondaire de l'AEP par les eaux usées qui se dégagent des conduites brisées du tout-à-l'égout a été enregistrée ces derniers temps, sans provoquer les conséquences déplorables qui en découlent, et qui se manifestent le plus souvent par la brusque apparition de maladies transmissibles au sein de la population des quartiers populeux, où les contaminations de l'eau du réseau AEP dues au mauvais état des conduites « réalisées » dans l'urgence par des entrepreneurs sans scrupules sont régulièrement signalées. « Du 1er janvier dernier, précisera le responsable du bureau de la prévention, nous avons procédé à l'examen de 150 échantillons d'eau suspectée d'être contaminée, dont 20 seulement se sont révélés positifs. » Il semble que la célérité et l'efficacité des moyens mis en œuvre au cours des interventions ont permis d'éviter le pire, en l'occurrence la typhoïde. Ailleurs, et précisément dans la commune de Aïn Naga (40 km à l'ouest du Biskra), si les épidémies ont été évitées de justesse, les responsables locaux ont été par contre obligés, il y a trois jours, de couper la distribution de l'eau, parce qu'une contamination à grande échelle, toujours par diverses fuites des conduites acheminant les eaux usées, a été constatée par tous : l'eau censée être « potable » avait non seulement changé de couleur, mais sentait très mauvais. Après la découverte d'un endroit où s'est produite la contamination, une entreprise, selon le P/APC de Aïn Naga, a été choisie et a commencé sur le champ à travailler pour refaire le tronçon de la conduite principale incriminée. La population privée d'eau serait alimentée en eau potable par camions citernes, précise le maire de la localité. Enfin, en ce qui concerne la fièvre de Malte, dont plus de 190 cas auraient été enregistrés dans la seule agglomération de Biskra et pratiquement dans le même quartier, depuis le début du mois de juin, la campagne de sensibilisation et de prévention en cours est renforcée, mais semble malheureusement n'avoir pas eu de résultats probants, surtout dans la région d'Ourlal, précisément à Lioua où les pasteurs nomades rechignent, semble-t-il, à tuer leurs bêtes pourtant atteintes par la fièvre maltaise, et qui plus est, dûment constatée par les vétérinaires. Ce qui est déplorable, c'est que la viande douteuse, provenant de lieux d'abattages clandestins où sévirait peut-être la brucellose, se vent chaque après-midi, à Biskra, au vu et au su des services concernés, sur les étals du marché populaire des fruits et légumes de Star Mellouk.