Le Conseil des ministres a approuvé, dimanche, deux projets de décrets présidentiels prononçant la dissolution des Assemblées élues en Kabylie. La couverture juridique qui manquait à l'opération électorale de renouvellement des Assemblées élues en application de l'accord archs-gouvernement sur la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur est donc aujourd'hui une réalité, même si les partis-victimes la trouvent illégitime et l'assimilent à un coup de force constitutionnel. Deux partis, en l'occurrence le FLN et le FFS, ont exprimé leur franc désaccord avec la dissolution des Assemblées élues et aux élections partielles anticipées en Kabylie. Pour le FLN, la contestation est venue plutôt des représentants des Assemblées élues ou du moins d'une partie d'entre eux qui refusent de suivre les consignes de leur direction politique et de remettre leur mandat, considérant qu'un mandat électoral relève de la volonté populaire et non d'une décision politique ou administrative. Quant au FFS, qui est très à l'aise dans son rôle de parti de l'opposition, contrairement au FLN qui a les mains et les pieds liés par son engagement dans l'Alliance présidentielle, il a exprimé sa ferme détermination à défendre les sièges de ses élus, même s'il sait pertinemment que c'est le combat du pot de fer contre le pot de terre. En tout état de cause, cette nouvelle donne politique, si elle est loin de faire le consensus, aura contribué, par ailleurs, fait inattendu, à relancer la vie politique locale. Le RCD, qui est entré dans une longue hibernation depuis les dernières élections locales, confirmée par les résultats de l'élection présidentielle, vient d'annoncer son intention d'être présent dans la course électorale. Le MDS d'El Hachemi Cherif, qui a toujours refusé, pour sa part, de s'impliquer dans tous les scrutins qui se sont succédé parce que non démocratiques, à son goût, vient, lui aussi, de lancer un appel à la mobilisation de ses militants en leur demandant de se tenir prêts pour participer aux élections. Qu'est-ce qui a donc changé dans l'Algérie d'aujourd'hui en termes de choix démocratiques pour inciter des partis rétifs et très critiques vis-à-vis du processus démocratique tel qu'il est engagé dans le pays à trouver des vertus démocratiques au processus électoral annoncé ? La meilleure réponse à cette question sortira du secret des urnes. De la participation électorale aux élections locales partielles anticipées de la Kabylie, dont la population a été tenue jusqu'ici à l'écart du débat politique et électoral limité aux seuls appareils politiques.