Une journée technique et scientifique des éleveurs de vaches laitières de la wilaya de Tizi Ouzou a eu lieu, jeudi dernier, à l'Institut technologique moyen agronomique (ITMA) de Boukhalfa. Une soixantaine de participants ont été encadrés par des docteurs vétérinaires d'un bureau d'hygiène privé Hygepro et des représentants de la laiterie de Draâ Ben Khedda. « Le nettoyage des étables doit se faire en permanence pour éliminer le maximum de germes et de microbes qui infectent les vaches et influent négativement sur la qualité du lait produit », ont signifié les intervenants. « Les éleveurs que j'ai rencontrés à travers plusieurs régions du pays produisent un lait dont la charge microbienne dépasse les 2 millions de germes par millilitre. Cela nous place très loin derrière la France (80 000 germes/ml), les Pays-Bas (50 000 germes/ml) et le Danemark (30 000 germes/ml) », a expliqué le docteur Amroun, responsable à Alger de l'entreprise Giplait. « Il faut arriver à livrer un lait dont la charge microbienne est inférieure à 500 000 germes par millilitre », a-t-il recommandé aux éleveurs. L'on a expliqué que la désinfection de l'étable est obligatoire, déconseillant au passage l'utilisation de certains produits désinfectant, à l'exemple de l'eau de Javel que les éleveurs appliquent pour les vaches avant et après la traite. Lors de son intervention, le docteur Khelef indiquera que le principal agent infectant est l'homme qui ignore souvent certaines règles hygiéniques. L'utilisation des antibiotiques durant la période du vêlage cause de sérieux problèmes pour les vaches, ajoute-t-il. Durant cette rencontre, les éleveurs ont pris connaissance, à travers des projections vidéo, de certains produits et techniques de nettoyage et de désinfection. Les éleveurs ont reconnu l'anarchie qui règne au sein de leur profession et leur ignorance quant à la manière d'assurer un bon élevage et une meilleure production laitière. Certains d'entre eux justifient cette situation par l'absence d'information et de contact avec les spécialistes qui les aideraient à mieux maîtriser le métier. La difficulté de contracter des crédits auprès des banques pour l'amélioration de la qualité du lait est l'un des problèmes soulevés par les présents. Les éleveurs n'ont pas omis d'interpeller le représentant de la laiterie de Draâ Ben Khedda sur l'éloignement des centres de collecte du lait de leurs fermes.