« Si l'homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout. » (Albert Camus) Samedi 24 juillet vers 19h, le tribunal d'Es Seddikia (Oran) m'a condamné à six mois de prison avec sursis et à 10 000 DA d'amende dans l'une des affaires m'opposant à l'OPGI d'Oran (Office de promotion et de gestion immobilière) ; une affaire, comme toutes les autres d'ailleurs, dite de « droit commun ». J'ai décidé de ne pas commenter cette décision, mais j'ai néanmoins décidé de faire appel. Je n'ignore pas les conditions de travail des juges, tant ceux du siège que ceux du parquet. C'est pour cela que je réitère mon hommage à tous ces magistrats qui continuent d'essayer d'exercer dignement leur métier : rendre la justice. Mon soulagement de retrouver ma famille, mes proches et mes amis a été de courte durée. Durant le trajet qui me ramenait à mon domicile, j'ai appris l'état de santé critique de mon ami et confrère Mohamed Benchicou, et eut la confirmation que « dès demain matin, Le Matin sera absent des kiosques » dans les mêmes conditions et avec les mêmes procédés qui ont présidé à la disparition forcée mais momentanée, j'en prends l'engagement des journaux Er Raï, Le Journal de l'Ouest et Détective. J'ai également pris connaissance de l'esprit de résistance héroïque de la famille de Hafnaoui Ghoul. Je ne peux donc m'empêcher d'avoir de tendres, fraternelles et militantes pensées pour Mohamed, Ghoul et pour tous les détenus d'opinion dans notre pays. Que toutes celles et tous ceux, et en particulier les mouvements citoyens, les associations de femmes et les ONG, qui n'ont eu de cesse de m'exprimer leur soutien et leur solidarité, puissent trouver là toute ma gratitude. A toutes celles et à tous ceux qui ont fait du combat pour la justice et la liberté leur cause, je fais ce serment : « L'arbitraire ne passera pas. Le combat continue. » Merci.