Le problème des mères célibataires se pose en Algérie, il a toujours existé. Les professionnels se sont rencontrés pour se mettre d'accord sur une stratégie commune de prise en charge. Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale (MESN), en partenariat avec la fondation Terre des hommes et l'association Handicap international, a organisé un séminaire au centre Grand Bleu du Chenoua, sous le thème « Mère célibataire, enfant abandonné ». Cent personnes professionnelles sont venues de tous les coins du pays, travaillant dans des institutions publiques et des centres spécialisés ainsi que des représentants des associations nationales (SOS Draria, AFAEB, réseau Wassila, Diar Errahma). Elles ont pris part à cette rencontre animée par le docteur Bouchenak et son équipe de spécialistes. Etablir un diagnostic sur les difficultés liées à la prise en charge des mères célibataires, les pères biologiques et les enfants privés de famille, écouter les professionnels, établir des stratégies en matière de prise en charge des mères célibataires et pères biologiques, établir une stratégie de communication sociale, établir une stratégie de prise en charge qualitative des enfants privés de famille... tels sont les objectifs de ce séminaire national. Grâce à une méthode pédagogique interactive, l'ensemble des séminaristes se sont penchés d'abord sur les difficultés rencontrées par les mères célibataires et les enfants assistés et ensuite sur les moyens à mettre en œuvre pour sensibiliser la société algérienne, la famille algérienne, mais également les mères célibataires afin qu'elles puissent garder leurs enfants, en les prenant en charge avant et après l'accouchement, pour leur garantir une sécurité et les préparer à leur nouvelle vie. Quatre groupes se sont, par la suite, constitués lors de la deuxième journée de ce séminaire pour travailler dans quatre ateliers ayant pour thèmes « Accompagnement psychosocial des mères célibataires et absence des structures de prise en charge avant et après l'accouchement », « La stratégie pour prévenir le rejet familial et social », « Stratégie d'amélioration de la prise en charge de l'enfant placé dans une institution » et « Stratégie de prise en charge de l'enfant placé en milieu familial en Algérie et à l'étranger ». Les faits sont là, inutile d'ignorer la réalité. Le problème des mères célibataires se pose en Algérie, il a toujours existé. Selon une participante, il est souhaitable de briser les tabous en donnant des cours d'éducation sexuelle à l'école. Ce sujet ne semble pas à l'ordre du jour. La société algérienne est en perpétuel changement. Si des actions sont entreprises dans le volet économique, l'Etat devra également s'adapter à toutes les situations pour mieux prendre en charge les problèmes sociaux qui se posent. L'accroissement du nombre de mères célibataires et celui des enfants privés de famille ne cesse de prendre de l'ampleur en Algérie. Le département ministériel du docteur Ould Abbas vient de s'engager dans une approche nouvelle pour accompagner ces innocentes victimes, en l'occurrence les mères célibataires et leurs enfants, en raison de l'absence de suivi. Les débats au sein des ateliers étaient passionnants, compte tenu des expériences vécues à travers le territoire national par les professionnels et les membres du mouvement associatif. Les participants ont proposé des solutions pratiques pour mieux prendre en charge cette catégorie sociale. Lors de cette première rencontre, nous avons relevé l'absence des représentants des ministères de la Justice et des Affaires religieuses ainsi que les mères célibataires. Mme Bounab, directrice du Centre national de formation du personnel spécialisé, nous a fait savoir que ce séminaire ne constitue que la première étape du processus. Le MESN a prévu d'autres séminaires avec la participation des parties impliquées dans la prise en charge des mères célibataires et des enfants. Les professionnels se sont rencontrés pour se mettre d'accord sur une stratégie commune de prise en charge avant de débattre cette question avec les autres partenaires, pour l'intérêt des mères célibataires et des enfants assistés, mais surtout trouver les moyens pour diminuer l'ampleur de ce phénomène social qui est rejeté lors des débats officiels.