Selon Lebib, les produits agricoles touchés par 100% de réduction de taxes douanières pourraient être compétitifs sur le marché européen. Les Douanes algériennes se disent prêtes à affronter la nouvelle donne qui sera engendrée par l'entrée en vigueur, dès le 1er septembre prochain, de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Cette institution, l'une des plus concernées par l'application des dispositions de ce traité, a pris toutes les mesures nécessaires pour éviter tout imprévu. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le directeur général des Douanes, Sid Ali Lebib, lors d'une conférence de presse animée en marge des travaux du séminaire sur l'accord d'association avec l'UE. Séminaire organisé au siège de la direction générale des Douanes. « La gestion ou la mise en œuvre de l'accord d'association incombe de manière quasi entière aux services des Douanes. L'administration des Douanes est concernée par la plupart des dispositions de l'accord, mais il reste que ce sont les dispositions économiques qui l'intéressent au premier plan », a-t-il déclaré. Il est à rappeler que cet accord avait suscité beaucoup de débat avant et après sa ratification par les parties concernées, en l'occurrence l'Algérie et les membres de l'Union européenne. Les répercussions de ce traité sur l'économie nationale ont soulevé une certaine peur tant chez les opérateurs économiques nationaux que chez les représentants de partis politiques. L'invasion du marché national par des produits européens « non identifiés », le blanchiment d'argent et la perte de sommes énormes en devise ont été, alors, mis en avant par ces derniers afin de justifier leur crainte. Pour Sid Ali Lebib, « l'équipe gouvernementale a excellemment négocié l'accord d'association ». Selon lui, outre que l'accord en question va permettre l'accès en Europe des produits algériens, il vise également à booster les exportations algériennes. « Mais on doit se soumettre aux normes appliquées dans les pays européens », a-t-il souligné. Car, dira-t-il, si certaines entreprises algériennes se sont mises à niveau, un nombre important d'entre elles ne l'a pas encore fait. Ainsi, le patron des Douanes a estimé qu'« il ne faut pas faire une fixation sur le manque à gagner en matière de recettes douanières suite au démantèlement tarifaire, mais il faut considérer plutôt les avantages qui se présenteront aux entreprises nationales ». Selon lui, les produits agricoles et de la pêche, qui seront considérés par une réduction de 100% de taxes, peuvent être compétitifs sur le marché européen en raison de leur qualité naturelle et leur coût de production. Toutefois, a-t-il précisé, l'élimination des droits de douanes sur plus de 60% touchera également au mode de fonctionnement et de gestion de l'institution douanière. Tout en mettant en exergue « l'évolution positive des services de Douanes dans la lutte contre la fraude », M. Lebib s'est montré confiant quant à la coopération internationale qui interviendra à la faveur de cet accord pour resserrer l'étau sur les contrebandiers et les fraudeurs. Il cite, à ce propos, les échanges électroniques entre les Douanes algériennes et celles des pays européens. En sus des échanges d'informations avec les douanes européennes, l'orateur a affirmé que son institution a adopté le système « Guillochage » pour identifier les déclarations des importateurs et l'originalité des produits entrant sur le marché national. Les Douanes, a-t-il ajouté, disposent également de tous les renseignements leur permettant de découvrir les fausses déclarations. Selon lui, les Douanes veilleront à l'application des dispositions de l'accord, à savoir le contingent tarifaire, les préférences tarifaires et les règles d'origine.