Mosquée Al Arqam, Chevalley, sur les hauteurs d'Alger. Les proches de Ali Belaroussi, tué en Irak avec son collègue Azzedine Belkadi par la branche Al Zarqaoui d'Al Qaîda, se sont rendus au lieu de prière avec des dizaines de fidèles. Durant la grande prière du vendredi, l'imam a axé son sermon sur les vertus de la patience, assabr. Toutes les mosquées du pays soutiennent les familles des deux diplomates avec des prières et des appels à l'endurance. « Les épreuves nous rapprochent de Dieu », dit l'imam. Les Belaroussi résistent à l'épreuve. Avec courage. « C'est la volonté de Dieu...Tout ce que nous espérons est de récupérer la dépouille de notre frère », soupire un oncle de Ali Belaroussi, venu du Souf natal dans le Sud algérien. « Tout le monde a vu dans la presse sa photo lorsqu'il accomplissait son pèlerinage à La Mecque, les mains jointes priant Dieu...Comme ça les gens sauront que c'est un homme pieux assassiné par ceux qui se prévalent de l'Islam », dit le neveu de Belaroussi. Après la prière du vendredi, l'imam demande aux fidèles de rester sur place pour accomplir la prière de l'absent à la mémoire des deux victimes. Retentit alors quatre fois Allah ou akbar dans l'enceinte et aux abords de la mosquée en cours de construction. La prière terminée, les voisins, les connaissances et les citoyens se regroupent au bas de l'immeuble et présentent les condoléances aux Belaroussi. Du regard, on cherche Moncef, 36 ans, fils de Ali Belaroussi. « Jeudi matin, il est parti à Amman avec sa sœur rejoindre leur mère », indique son cousin Salim. Sous la tente dressée par la Protection civile, le repas est servi. On commence par la famille venue de loin, de Oued Souf, Touggourt, etc. Les proches n'arrêtent pas d'affluer. Jeudi matin, l'ambassadeur d'Irak en Algérie est venu présenter ses condoléances à la famille en compagnie de son épouse, ainsi que l'ancien chef de gouvernement Belaïd Abdesslam, ami de longue date du défunt. Sans oublier les cadres du ministère des Affaires étrangères dont le chef de cabinet. Ces derniers font de fréquentes visites pour vérifier si la famille ne manque de rien. Pour être là, présents face à une si horrible absence. Certains sont plus que des collègues de bureau. Ils connaissent les enfants Belaroussi depuis leur tendre âge. Ils sont comme des parents. De grands oncles. Des policiers gardent les abords du quartier. Des journalistes viennent aux nouvelles mais aussi à titre personnel. Des liens se nouent. Parler à la famille. Soutenir. « La famille, les filles de Belaroussi et Moncef ainsi que leurs proches sont des gens courageux. Que Dieu leur vienne en aide », témoigne un voisin qui, dès le début, ne voulait pas croire à une fin douloureuse. « Je n'y croyais pas, mais voilà que... », dit-il en laissant tomber ses bras.