Les autorités britanniques sont restées étrangement silencieuses sur l'assassinat à Baghdad des deux diplomates algériens, Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi, par le groupe terroriste d'Abou Moussab Al Zarqaoui, affilié à Al Qaîda. Pas de communiqué condamnant le meurtre des deux Algériens, pas de réaction officielle du Foreign Office (ministère des Affaires étrangères) ou des services du Premier ministre Tony Blair. Idem pour la presse britannique. Les journaux de qualité tels The Guardian, The Daily Telegraph, The Independent, The Times and The Financial Times n'ont glissé que deux lignes sur le meurtre des deux diplomates, dissimulées au milieu d'articles sur les derniers développements de la situation en Iraq. Toutes les chaînes de télévision et les radios, y compris la BBC, n'ont réservé que quelques secondes à l'information. Seule BBC World Service a donné une importance, encore toute relative, à l'annonce de la terrible nouvelle mercredi dernier. Cette attitude affligeante ne se comprend pas dans la mesure où le Président Abdelaziz Bouteflika a envoyé un message de sympathie à Tony Blair et au gouvernement britannique et ses condoléances ainsi que celles du peuple algérien aux familles des victimes des attentats terroristes du 7 juillet dernier contre les transports publics londoniens qui ont fait 56 morts et des centaines de blessés. Dans le même message, le Président algérien n'avait pas omis de condamner le terrorisme qui frappe aujourd'hui sans distinction de race ou de religion. De son côté, la presse algérienne, qu'elle soit écrite, parlée ou filmée, a consacré pendant des jours une large part à la couverture des attentats de Londres, avec des commentaires et éditoriaux fustigeant le terrorisme et exprimant sympathie et affection pour les Britanniques en ces moments douloureux.